Communiqué Occitanie Populaire (NPA, LFI, GDS) - Le 18 avril 2021
L’annonce, faite ce mois de mars, du projet de construction d’un aéroport international par la Chambre du commerce andorrane est un « bras d’honneur » au monde d’après. Un aéroport à 2 000 m d’altitude, proche du parc naturel de Pyrénées, pour attirer une clientèle en provenance de Russie, d’Asie ou du Moyen-Orient. Un dossier du WWF, dont nous avons eu connaissance, pose la question de la présence de la mafia russe et de ses liquidités dans ce projet.
Ce projet symbolise à l’extrême ce qu’il ne faut plus faire avec le transport aérien. Il ne s’agit pas ici de voyages favorisant la rencontre de populations, ni de découverte des vallées encore sauvages de l’Andorre ; il ne s’agit même pas de développer le commerce de l’alcool et du tabac du petit état « off shore », ce petit Luxembourg du sud de l’Europe.
Il s’agit, avant tout, de favoriser et de développer le déplacement de populations friquées qui vont venir passer quelques jours dans les hôtels de luxe de la principauté, faire du ski grâce aux canons à neige, hérésie environnementale, et faire trempette dans les bains à thème des centres thermoludiques et autres « spas ».
Ce tourisme, consumériste, sans respect des populations et des territoires, est à proscrire, il n’a plus sa place à l’heure du réchauffement climatique. Le moment est venu de contraindre ceux qui ont de l’argent, beaucoup d’argent à payer pour la destruction des écosystèmes et le développement de la misère et de la précarité dont ils sont les principaux responsables.
Tout ceci dans un contexte où la place de l’avion est en discussion, où les aéroports sont questionnés quant à leur rentabilité, voire sur la pertinence même de leur existence. Ce projet, emblème du capitalisme financiarisé, est une « folie » environnementale mais doit être pris au sérieux ; ceci même s’il avait déjà été recalé il y a deux décennies.
Sous la pression des mobilisations en cours et de la prise de conscience des enjeux liés aux conséquences prévisibles de la crise climatique sur nos vies, de nouvelles réglementations vont, peut-être, parvenir à imposer quelques contraintes dans le transport aérien européen. Mais, au regard de son statut particulier, Andorre pourrait les contourner et mettre en œuvre ce projet.
Il faut construire une mobilisation, en Andorre même, et de chaque côté des Pyrénées, pour empêcher que ce projet ne voie le jour.