Déclaration de Philippe Poutou
La grève générale a commencé depuis lundi en Guyane. Je salue cette mobilisation enthousiasmante, avec envie. Les salariéEs de la santé, d’Endel, d’EDF ont montré la voie, rejoints par des milliers d’autres. Cet élargissement des secteurs en lutte a déjà commencé à transformer la mobilisation guyanaise. Les revendications sécuritaires instrumentalisées par l’extrême droite refluent, car la population mobilisée sait qu’elle ne peut compter que sur ses propres forces.
Sur les barrages et dans les grèves, une auto-organisation se construit, pour le ravitaillement, les coordinations des piquets, les discussions multiples sur les revendications et la stratégie du mouvement. On retrouve le bon air du printemps 2016 avec la mobilisation contre la loi travail en métropole, l’air des luttes des classes populaires.
Avec plus de 15 000 personnes, la manifestation de ce mardi 28 mars est massive ,historique et montre la détermination de la mobilisation.
Après avoir, avec mépris, fait la sourde oreille, le gouvernement évoque désormais l’envoi d’une délégation interministérielle. C’est bien le minimum, quand on voit la situation sociale de la Guyane, imposée par la France, avec 20% de chômeurs, 40% des enfants sous le seuil de pauvreté.
Des logements doivent être construits, des infrastructures, des écoles, collèges et lycées, des moyens doivent être donnés aux hôpitaux… Mais surtout, les richesses de la Guyane doivent appartenir à ses habitants et le pillage organisé par l’État et le capitalisme français doit cesser. Le peuple de Guyane a, s’il le désire, le droit à son auto-détermination. Il est fini le temps des colonies, le NPA affirme sa solidarité avec les peuples en lutte contre le capitalisme et le colonialisme français.
Bordeaux le 30/03/2017