Nous ne sommes plus qu’à quelques jours du dépôt officiel des 500 parrainages pour les candidatures à l’élection présidentielle et nous ne sommes toujours pas certains de pouvoir présenter Philippe Poutou, malgré le travail acharné de centaines de militantes et militants qui traversent le pays, et qui ont rencontré environ 10 000 maires.
La loi anti-démocratique sur les parrainages était supposée éliminer les « candidatures folkloriques ». Elle permet pourtant à des groupuscules d’extrême droite comme celui de Cheminade de se présenter, mais elle risque d’empêcher le seul candidat ouvrier d’être présent.
Un système de 50 000 ou 100 000 parrainages citoyens serait bien plus juste.
Il ne fait aucun doute que la candidature de Philippe Poutou est légitime, après celle de 2012 et celles d’Olivier Besancenot en 2002 et 2007.
Sa voix prouve notamment que, contrairement à ce qu’affirme Marine Le Pen, il y a des millions de travailleurs et de travailleuses qui refusent le racisme et la résignation, et que s’opposer réellement à ce système, c’est proposer une rupture avec le capitalisme, pas détourner des centaines de milliers d’euros au Parlement européen et stigmatiser les étrangers et les immigrés.
Aujourd’hui, le PS et le PCF tendent à exercer une pression pour exiger de leurs élus qu’ils ne parrainent que Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, alors que ces deux candidats n’ont en réalité aucune difficulté à obtenir les 500 parrainages.
L’Association des maires ruraux a appelé les maires à parrainer des candidats, rappelant cette prérogative des maires, par simple souci démocratique. Et ce quelle que soit leur position politique.
Le NPA en appelle aux élus, quel que soit leur parti, afin qu’il fasse respecter la démocratie en aidant notamment Philippe Poutou, qui représente un courant politique dont il n’est nul besoin de démontrer la légitimité, à obtenir les 500 parrainages.
Nous appelons les partis de gauche, en premier lieu ceux qui affirment vouloir démocratiser les institutions politiques françaises, à ne plus faire obstacle à la signature de leurs élus, en reconnaissant qu’ils n’ont pas besoin que plus de 500 élus parrainent leur candidature et en laissant le libre choix à ceux-ci de parrainer Philippe Poutou.
Montreuil, le 9 mars 2017