Pour le NPA et Philippe Poutou, la LGV fait partie de la catégorie des grands projets inutiles et imposés. Il est nécessaire de rappeler que la commission d’enquête d’utilité publique, fait rare, a rendu un avis défavorable en 2015 sur la réalisation de la quasi-totalité du projet en raison de sa rentabilité socio-économique contestée, de l’absence d’analyse de l’impact sur la biodiversité et d’études de solutions alternatives. Malgré cela, le projet est déclaré d’utilité publique par le gouvernement qui tourne le dos à des conclusions sévères.
Or la situation est dramatique et nécessite un virage à 180° de la politique des transports :
Les limitations de vitesse des trains se multiplient en particulier sur le réseau secondaire où les temps de trajet sont de plus en plus longs, parfois supérieurs à ce qu’ils étaient il y a 100 ans.
Des lignes sont carrément fermées au point que des territoires sont en passe de voir disparaitre leurs liens ferroviaires, notamment dans le Massif central.
Les trains Intercités voient jour après jour le service se dégrader (diminution des trains de jour, suppression des trains de nuit).
Tarifs en passe de devenir inaccessibles sur les tranches horaires et journalières les plus utiles aux populations.
Jour après jour le TGV semble de plus en plus réservé aux catégories sociales supérieures. Les autres sont réduites à prendre le bus ou à se débrouiller comme elles peuvent.
Les partenariats public-privé mis en place pour la construction et la gestion des nouvelles lignes s’effondrent au détriment, bien sûr, des collectivités qui récupèrent la dette (exemple : ligne Perpignan-Figueras).
Les LGV induisent un appauvrissement de la desserte des villes intermédiaires en particulier dans des territoires peu denses tels que ceux situés entre Bordeaux et Toulouse.
Les LGV accentuent la polarisation du territoire sur les grandes métropoles au détriment d’un aménagement équilibré du territoire.
Pour toutes ces raisons, il est temps de mettre un terme à cette politique de transports ferroviaires insensée. Elle ne profite qu’à quelques-uns et oublie l’ensemble de la population, qui n’a plus qu’à regarder passer les TGV.
Il est inutile de détruire des surfaces agricoles et des écosystèmes fragiles pour renforcer les inégalités sociales et territoriales.
Pour le NPA, il est urgent de flécher les moyens alloués aux transports vers la modernisation de l’ensemble du réseau ferroviaire, principal et secondaire, et ainsi offrir une réelle alternative à la voiture sur l’ensemble des territoires (ruraux, urbains, périurbains).
Les Toulousains ont bien plus besoin d’un réseau ferroviaire régional efficace pour se rendre quotidiennement à leur travail (type RER) plutôt que d’une LGV qu’ils ne prendront pour la plupart quasiment jamais.