Trump, le candidat milliardaire qui se prétend anti-système alors qu’il en est le pire produit, a au final remporté l’élection présidentielle américaine. Le magnat de l’immobilier, multimilliardaire, symbole même de la brutalité du capitalisme, a récolté les fruits pourris du bilan d’Obama qui a mené une politique soumise aux intérêts de Wall Street, trahissant ainsi les espoirs qu’il avait suscités.
Le démagogue Trump a flatté les vieux démons de la société américaine - le racisme, le nationalisme, le sexisme - pour dévoyer la colère et la canaliser dans le cadre du système, en désignant des boucs émissaires. Il vante le repli national, attise les peurs et les haines.
La déroute des Démocrates marque la fin de ce que la victoire d’Obama, en 2008, avait pu laisser espérer. La mondialisation capitaliste, libérale et impérialiste, poursuit ses ravages. Les inégalités se sont creusées au profit d’une petite minorité, avec une précarisation croissante et un endettement colossal tant des particuliers, des entreprises que de l’État. Et Obama, prix Nobel de la Paix, loin de rompre avec la politique de Bush, a renforcé le déploiement militaire américain dans le monde.
Trump va accentuer cette politique au service des grandes multinationales. Car oui, il y a bien deux Amériques : pas celle de Clinton contre Trump, mais celle des riches et des très riches contre les travailleurs et des classes populaires. Un antagonisme qui ne cesse de s’approfondir en même temps que les inégalités de plus en plus criantes.
Ce 8 novembre, les exploités, les opprimés, n’étaient pas représentés, mais l’avenir est entre leurs mains. Ici avec le danger Le Pen comme aux États-Unis, cette élection montre qu’il y a urgence à ce que les classes populaires relèvent la tête, et défendent leurs intérêts sur la scène politique.
Bordeaux, le 9 novembre 2016