Les transports représentent près de 30% des émissions de gaz à effet de serre, la voiture individuelle en représente près de la moitié. Or, du fait d’une urbanisation horizontale, consommatrice d’espace, de disparition des services et commerces dans de nombreuses communes, de la précarité du travail ou de l’absence de transports publics, le nombre de déplacements en voitures ne cesse d’augmenter. Outre les effets sur le réchauffement climatique, on ne saurait minimiser les autres effets négatifs : dégradation des routes, bouchons et perte de temps, et surtout les pollutions aux particules fines responsables de nombreuses pathologies mais également, comme l’ont montré les Gilets Jaunes, une dépendance à un mode de transport de plus en plus cher en particulier pour les classes populaires.
- Une des mesures fondamentales qui doit être prise rapidement est la gratuité des transports sur Toulouse et son agglomération
Elle doit permettre de rabattre vers les transports publics des milliers de personnes utilisant chaque jour la voiture, mais aussi de faciliter les déplacements quotidiens pour les plus pauvres qui ne peuvent souvent pas se déplacer pour les besoins basiques (aller au travail, chez le médecin …). Ainsi on favorise la baisse drastique des gaz à effet de serre tout en améliorant le quotidien de l’ensemble de la population.
Aujourd’hui, près d’une trentaine de villes ont mis en place la gratuité avec des résultats très positifs. Le cas de l’agglomération de Dunkerque (200 000 habitant·e·s) en est la meilleure illustration, avec une hausse importante de la fréquentation et un centre-ville plus vivant que jamais. D’autres villes dans le monde, l’ont aussi mise en œuvre, la plus grande étant Tallin (Estonie) avec 430 000 habitant·e·s.
- Développer les transports péri-urbains. Priorité au RER toulousain !
Cette mesure de gratuité, pour être efficace doit être couplée avec le développement de l’offre de transport, notamment pour les communes de banlieue et au-delà : nouvelles lignes, en particulier de banlieue à banlieue, soutien au projet RER de « Rallumons l’Etoile », intermodalité, meilleur cadencement (minimum d’un bus toute les 15 minutes sur la plupart des lignes) et extension des horaires pour la plupart des lignes (de 5h à minuit) pour permettre notamment aux travailleurs·euses de pouvoir se déplacer en transport public y compris dans le cadre de leurs loisirs.
- Développer une politique de prise en compte des difficultés des femmes à se mouvoir dans l’espace public :
– Elever les objectifs vélo peu ambitieux du PDU 2030 (autour de 5% des déplacements effectués à vélo) à 10 % en 2030
– Elever de même ceux de la marche à pied, et renforcer la piétonisation du centre, notamment en questionnant le maintien et/ou l’utilisation des parkings à l’intérieur des boulevards
– Limitation de la vitesse à 30 km/h à l’intérieur des boulevards
– Affecter un budget conséquent (au moins 40 millions €/an) pour assurer les investissements nécessaires, répondant aux demandes des associations
– Dans cette perspective, l’urgence est la réalisation d’un réseau Vélo-Express, clairement identifié, confortable et sécurisé, avec aménagements continus
Le financement des transports est aujourd’hui assuré, dans l’agglomération toulousaine, par les Collectivités locales (22%), par le Versement Transport (VT) des entreprises (55%), et par la billetterie (20%).
Toulouse Anticapitaliste propose de :
– Remunicipaliser les parkings sans indemnité pour les grands groupes qui en ont la gestion (Vinci, Effia…)
– Porter le VT (aujourd’hui variable) à son taux maximum, taux qui devrait être augmenté pour les grandes agglomérations qui concentrent de graves problèmes domicile-travail pour la plupart des salarié·e·s. Bien que ce ne soit pas de la compétence municipale, le VT devrait être rétabli à partir du 9° salarié·e (passé depuis 2016 au 11° salarié·e).
– Stopper les projets routiers et autoroutiers inutiles notamment les 2 projets « aspirateurs à voitures » proposés comme prioritaires par l’équipe Moudenc : boulevard urbain du canal Saint-Martory et franchissement de la Garonne à Saint-Jory. Ce sont plusieurs dizaines de millions d’euros qui pourraient être réinvestis dans le transport public. Les concessions autoroutières devront rapidement être stoppées pour que la collectivité retrouve la pleine maîtrise de sa politique de transports et des moyens associés.
– Remettre à plat le projet de 3eme ligne de métro (au moins entre 4 et 5 milliards d’euros) dans le but de pouvoir financer rapidement de nouvelles lignes de transports publiques là où les attentes sont criantes : banlieue et périurbain. Depuis 6 ans, il ne s’est quasiment rien passé en matière de transport public sur l’agglomération toulousaine. Il y a urgence à agir.
Toutes ces nouvelles ressources et ces économies devraient permettre de renforcer, y compris au plan national, l’aide aux transports collectifs, tant pour l’investissement que pour favoriser la gratuité.
Le projet « Grand Matabiau quais d’Oc » (es-TESO). C’est le projet phare de Moudenc en matière d’urbanisme : quartier d’affaire, arrivée de la LGV, 3e Ligne de Métro Tour Occitanie, Ramblas, Parvis de la Gare… Aujourd’hui 50 000 voyageurs·euses passent tous les jours par Matabiau. Les prévisions sont autour de 150 000 voyageurs·euses par jour d’ici 10 ans. Autour de ce projet, Moudenc veut hisser Toulouse au rang des grandes métropoles européennes. Ceci se fait au détriment des couches populaires à Toulouse et est pour nous le symbole de la gentrification de la Ville Rose.