Pour Toulouse Anticapitaliste, notre ville doit devenir une ville qui lutte contre toutes les oppressions en créant par exemple les places nécessaires à l’accueil des femmes victimes de violences ou des jeunes victimes de la LGBTIphobie. Il faut augmenter les subventions aux associations de prévention et d’accueil d’urgence et leur mettre à disposition des locaux dans chaque quartier de la ville.
La municipalité (qui préside le conseil de surveillance du CHU) doit agir en appui aux associations féministes pour obtenir :
– L’accès réellement gratuit à l’IVG, le maintien et le développement des structures existantes pour respecter les délais légaux. Le soutien au Planing Familial 31 avec ouverture de locaux et financements à la hauteur des besoins. Ouverture de centres de planification médicalisés gratuits pour garantir l’accès à l’IVG et à la santé sexuelle.
– La création de centres d’accueil d’urgence pour les femmes victimes de violences, assurant l’aide psychologique et médicale, juridique, l’aide à la réinsertion si besoin.
– Le réquisition des logements vides pour que les femmes seules ou avec enfants qui fuient les violences conjugales puissent être hébergées, en urgence mais aussi à long terme.
– Le lancement de campagnes d’information et de communication en appui des mobilisations féministes contre le sexisme quotidien dans la rue, au travail, à la maison etc… Cela passera par le financement des associations féministes à hauteur des besoins.
Lutter contre la précarité menstruelle en organisant la distribution gratuite de protections périodiques (tampons, serviettes).
Agir pour la santé sexuelle et la lutte contre les IST et le VIH en installant des distributeurs de préservatifs internes et externes gratuits : dans les rues et dans les collèges, lycées et universités.
Ouverture de lieux d’hébergement pour les jeunes LGBTI en rupture familiale afin que ces jeunes puissent poursuivre leurs études dans les meilleurs conditions possibles ; Soutien financier aux associations de lutte contre les LGBTIphobies et la création de lieux d’accueil, d’écoute et de soutien psychologique, d’accompagnement à la poursuite de la scolarité et accueil par des assistantes sociales, de conseils juridiques ; Formation de l’ensemble des membres de la fonction publique aux questions LGBTIphobes afin d’assurer un accueil adapté des personnes LGBTI, en particulier face aux violences (personnels scolaires, agent·e·s municipaux, police …). Facilitation des démarches pour le changement de prénoms pour les personnes trans dans toutes les infrastructures qui relèvent de la municipalité.
Toulouse anticapitaliste défend un urbanisme inclusif qui se doit d’essayer de ne pas conforter les femmes dans le rôle où la société patriarcale les cantonne déjà (care ; maternité…) mais bien d’essayer de les intégrer dans les espaces où elles ne sont pas : circulation de nuit, espaces politiques….
Toulouse Anticapitaliste propose de :
– Féminiser les noms de rue. En France, 94% des noms de rue portent des noms d’hommes. A Toulouse : 11% des noms de rue portent des noms de femmes (source : Armand Gilles).
– Redonner et favoriser l’accès des femmes aux lieux sportifs en ville : dans une ville de Haute-Garonne les hommes représentent 60% des licencié·e·s de clubs sportifs mais bénéficient de 73% des subventions de la municipalité : 22.7 € pour un homme – 12.8€ pour une femme (source : Yves Raibaud). C’est aussi un moyen de réaffirmer la place des femmes en extérieur, de les sortir de la place domestique qui leur est souvent dédiée. Rappelons que la lutte contre le sexisme et l’homophobie ordinaires sont aussi des priorités pour rendre ces lieux extérieurs et majoritairement masculins inclusifs. On pourrait, par exemple répartir les heures d’entrainement sur les équipements municipaux de manière égale entre les équipes féminines et masculines. L’efficacité de cette décision a déjà été prouvée en 1999 en Suède (ville d’Uméâ).
– Favoriser la place des femmes dans les transports en commun pour les déplacements non professionnels. L’étude « mobilité-ménage » réalisée à Bordeaux en 2009 montre que les femmes ont des déplacements professionnels moins importants que les hommes mais qu’elles ont trois fois plus nombreuses que les hommes à utiliser leur voiture dans les déplacements d’accompagnement (enfants-personnes âgées) et pour les tâches domestiques.
– Sécuriser les stations de bus et tramway, réserver aux filles des rames de métro la nuit et des taxis à la sortie des boites de nuit, améliorer l’éclairage des rues…
En effet, La principale différence entre les femmes et les hommes dans leurs déplacements c’est quand vient la nuit : la voiture est souvent perçue comme un élément protecteur pour affronter la nuit. Les femmes se déplacent en groupe et intériorisent des cartes de déplacements moins anxiogènes que d’autres.
– Lutter efficacement contre le harcèlement de rue et les agressions sexistes et sexuelles en créant des cellules d’aide et d’écoute spécialisées et tenues par des personnes formées aux questions.
Nous demandons également une formation systématique des personnels de Police à ces questions pour éviter les réactions violentes et inadaptées.
Nous demandons également une formation systématique de tous les personnels de Mairie, municipalité, métropole à ces questions : harcèlement sexistes et sexuel au travail, dans la rue, dans l’exercice de son travail sur le terrain.
– Imposer une représentation paritaire dans tous les organismes décisionnels de la ville. Il faut arrêter de promouvoir une ville par les hommes et pour les hommes et notamment dans les débats publics où la prise de parole des femmes, leur place orale et politique doit être garantie au regard des inégalités de genre sur ces questions (femmes coupées, interrompues, nécessitant plus de temps pour préparer leurs interventions, organiser leurs idées…).
Une enquête du ministère de l’Ecologie et des associations donnent le résultat suivant : 60% des cyclistes sont des hommes. Quels freins expliquent cette différence ? Le fait que les femmes expliquent notamment que comme elles doivent être « bien habillées » au travail cela implique des tenues peu adaptées pour faire du vélo et/ou qui craignent plus le mauvais temps que les tenues dites masculines. Elles craignent également les remarques sexistes et attitudes agressives des hommes qu’ils soient piétons et/ou automobilistes.
Proposition d’initiatives municipales de remise en selle des femmes (ateliers pratiques pour celles ne sachant pas faire du vélo – pour leur apprendre à régler les soucis techniques, dont la crainte est aussi une raison des différences de pratiques hommes/femmes) à l’instar de la politique « remise en selle » proposés pour les femmes des quartiers à la maison de l’égalité homme-femme d’Echirolles, en Isère.