L’art et la culture sont partie prenante du projet émancipateur de l’humanité. La fabrication de consensus et d’imaginaires formatés par les grands groupes internationaux qui diffusent mondialement et massivement des « produits culturels » standardisés et uniformisés peut être combattue par des politiques publiques locales.
Les attaques contre la culture passent d’abord par les attaques contre les travailleurs·euses du secteur et la remise en cause du statut des intermittent·es du spectacle. La récente réforme de l’assurance chômage rend les choses encore plus difficiles pour des milliers de personnes qui voudraient travailler, s’investir dans la création et la culture.
Revenir sur la baisse des budgets. Augmenter les moyens alloués à la culture.
La ville de Toulouse présente un ratio de 9 équipements culturels pour 100 000 habitants en 2018. La ville dispose d’un opéra, d’un conservatoire, de 18 salles dédiées aux activités culturelles, de 15 musées et de neuf cinémas. Cependant, le budget relatif que la municipalité consacre à la culture est en repli de 32,8 % sur la période 2014-2018, passant de 223,6 € par habitant en 2014 à 150,9 € par habitant en 2018 (bien en dessous de la moyenne des villes équivalentes), avec un budget de 72,4 M€ en 2018. Néanmoins, une très grande partie (environ 90 %) de cette baisse s’explique par le transfert, en 2017, du Théâtre et de l’Orchestre du Capitole dans le périmètre de Toulouse Métropole.
Par ailleurs, Jean-Luc Moudenc a baissé de 25% les subventions aux associations. Les associations culturelles n’ont pas été épargnées. Il faut rétablir le budget aux associations et même aller au-delà du rattrapage des 25% supprimés.
Afin de favoriser l’accès à la culture pour toutes et tous, nous sommes pour le développement de la gratuité. Par exemple, les musées devraient être gratuits 3 jours par semaine (mercredi, samedi et dimanche).
L’accès à la culture devrait être facilité par une politique de gratuité de plusieurs spectacles par an dans les théâtres, les salles de concerts…
Le festival Rio Loco a vu son prix doublé en quelques années. Nous sommes pour qu’il devienne gratuit.
Afin que l’accès à la culture ne soit pas réservé à une minorité, nous sommes pour développer des interventions dans les écoles, collèges et lycées notamment dans les quartiers les plus précaires...
La plus grande réalisation de Jean-Luc Moudenc sur ce point est sûrement la privatisation de la Place du Capitole les soirs de fête de la musique. Cela a contribué à modifier en profondeur cette fête avec une pression accrue sur les « petits » spectacles improvisés dans les rues toulousaines.
Pour Toulouse Anticapitaliste, la priorité est de renouer avec les grands événements dans les quartiers. Des évènements organisés par et pour les habitant·e·s. Nous pensons par exemple aux évènements arrêtés faute de subventions comme « Les rendez-vous du 38 » à Empalot ou les festivals « Ça Bouge au Nord » (1991/1994) et « Ça bouge encore » (2001/2002) au Nord e Toulouse.
En soutenant tous les collectifs et actions locales contre tous les interdits, toutes les contraintes imposées par la culture marchande dominée par le profit, pour une expression libre, autogérée (et à la place de l’invasion publicitaire de nos villes) qui privilégie l’art hors les murs, la création d’espaces publics d’expression directe.
En centre-ville, nous proposons d’ouvrir un lieu dédié aux artistes et à la création, ouvert sur le public, dans l’esprit de ce qu’était Mix’art Myrys quand ils avaient leurs locaux rue de Metz.
L’ancienne Prison St Michel doit rapidement devenir un lieu ouvert qui pourrait accueillir artistes, associations et organisations syndicales.
Surtout, dans chaque quartier, il faut soutenir, renforcer, ouvrir de nouveaux lieux dédiés à la culture. Cela doit systématiquement se faire sous le contrôle de tous les habitant·e·s afin d’éviter les phénomènes de gentrification (augmentation de loyers…). Les emplois créés doivent être prioritairement occupés par des habitant·e·s du quartier.
Toulouse Anticapitaliste souscrit à la revendication des professionnels de la Nuit de renforcer le « Conseil de la Nuit » en y regroupant tous les acteurs : la Mairie, la Police, la santé, les riverains et les directeurs de bars et de salles de spectacles. Instance de conciliation, elle doit permettre de sortir de la politique de la sanction contre les établissements qui sont des acteurs culturels majeurs à Toulouse.
Il faut augmenter de façon très significative les aides municipales pour payer les artistes qui se produisent dans les bars et salles de spectacle. Aujourd’hui, il y a 50 000 euros d’enveloppe pour inciter les établissements à déclarer les artistes. Nous proposons de l’augmenter à 0,5 millions d’euros.