Les élections municipales de 2020, vont se situer dans un contexte particulier. Macron et son gouvernement mènent une offensive autoritaire pour imposer leur agenda néolibéral. La menace d’une nouvelle crise financière/économique pourrait s’avérer plus violente que celle de 2008. Elle est couplée à une crise climatique et environnementale qui menace les conditions d’existence de milliards de personnes, et qui détruit chaque jour un peu plus la biodiversité. La poussée de l’extrême-droite et du fascisme se nourrit de cette crise et des bilans calamiteux des différents gouvernements de gauche, aussi bien en France que dans les autres pays européens. C’est eux qui ont jeté dans les bras de la réaction des pans entiers de notre camp social. Celles et ceux qui ont contribué à cela, au premier rang desquels le Parti Socialiste, ont failli et sont discrédités.
Localement, aussi bien sur Toulouse que sur le territoire de la Métropole, Moudenc conduit une politique dans le sillage de Macron : privatisation de la gestion de l’eau au bénéfice des multinationales Veolia et Suez, soutien aux politiques budgétaires de l’Etat, augmentation des impôts locaux, urbanisme excluant pour les couches populaires, appel à la répression des Gilets Jaunes…
Pourtant les résistances sont nombreuses sur le plan local et national. Lutte des cheminotEs et des étudiantEs l’an passé, mouvement des Gilets Jaunes, mobilisations pour le climat, pour les migrantEs, grèves dans les hôpitaux, lutte contre la privatisation de l’eau ou de l’aéroport… Notre camp social exprime quotidiennement colère et détermination à ne pas se laisser faire.
Après les élections européennes et le résultat historiquement faible des organisations progressistes, notre tâche – pour toutes celles et ceux qui aspirent à un réel changement politique et social en faveur des couches populaires et opprimées – est de contribuer, à partir des luttes sociales et écologiques, à la reconstruction d’une véritable gauche de combat, une gauche anticapitaliste qui n’esquive pas le nécessaire affrontement avec le gouvernement et les forces du Capital.
Dans cette perspective, nous voulons des éluEs qui s’appuient avant tout sur les luttes sociales, et de ce point de vue, aucun accord ne saurait être conclu avec les sociaux-libéraux.
C’est dans cette perspective que le NPA-31 entend aborder l’échéance de 2020. Pour cela, le NPA sera présent aux prochaines élections municipales. Nous en avons d’ores et déjà les moyens humains et financiers.
Mais pour mettre Moudenc en échec sans tomber dans les impasses de la gestion à la mode PS, pour construire un projet anticapitaliste et émancipateur pour les travailleurs.euses et la jeunesse dans notre ville, nous aspirons à rassembler, bien plus largement que nous-mêmes, des individuEs, des collectifs, des organisations politiques : celles et ceux qui ont participé au mouvement des Gilets Jaunes sans ne rien céder aux divers courants réactionnaires, celles et ceux qui se battent au quotidien dans les entreprises, les écoles et les hôpitaux pour les droits des salariéEs et les services publics, celles et ceux qui, dans des associations ou des collectifs résistent à la métropolisation, celles et ceux qui construisent les mobilisations féministes ou LGBTI, celles et ceux qui sont en lutte pour le climat, celles et ceux qui se battent pour un accueil digne pour les réfugiéEs, pour la liberté de circulation et d’installation…
Un tel rassemblement doit avant tout se faire sur un programme. L’urgence sociale et environnementale ne peut se contenter d’une série de mesures à caractère local. D’abord parce que des dossiers de première importance ne peuvent avoir de cohérence qu’à l’échelle de la Métropole (transports, eau/assainissement, logement, …). Ensuite parce que la Métropole comme chaque municipalité doivent s’engager fermement dans tous les combats au niveau national, voire international. Ainsi, notre programme combine des propositions locales et des revendications plus larges, seules à même de changer le sort du plus grand nombre. Nous défendons une politique en faveur des couches les plus défavorisées, par le développement des services publics, par l’extension de la gratuité, et par des programmes spécifiques en direction des quartiers populaires.
1. Pour une politique du logement en faveur des personnes aux revenus modestes, et offrant des loyers permettant d’éviter de se loger loin de Toulouse et du lieu de travail : réquisition des logements vides, refus d’expulsion des squats, développement du logement social et étudiant. Mobilisation de la Municipalité en faveur du blocage des loyers. Contre les projets de type TESO.
2. Pour un développement des transports publics, non seulement à Toulouse, mais plus encore sur la métropole et sur l’aire urbaine toulousaine. Les travailleuses et travailleurs ne sont pas responsables des bouchons sur le trajet domicile-travail. C’est au patronat de payer par une augmentation du versement transport pour laquelle la municipalité devra se battre. Ce développement des transports publics, combiné avec l’extension de la gratuité sera un facteur important pour réduire l’usage de la voiture. Mais cela n’a de sens que si la municipalité s’engage aux côtés des luttes pour l’abandon des énergies fossiles.
3. Pour une démocratie réelle : développement des aides aux associations, ouverture de lieux de réunions sans restrictions d’accès. Transparence des institutions locales, accès à l’ensemble des documents de réflexion et de décisions concernant les politiques municipales… Mise en place de référendums sur les projets importants de la municipalité. Fin des restrictions du droit à manifester dans la ville. En finir avec la video-surveillance et contre l’armement de la police municipale. Soutien à la lutte anti-Linky.
4. Pour développer les services publics locaux : construction de crèches, de maisons de retraite accessibles à tous et toutes, d’infrastructures sportives dans tous les quartiers. Nous devons nous battre contre l’ensemble des privatisations, notamment celle de l’aéroport. Nous défendons également le retour en régie municipale des services de l’eau et de l’assainissement.
5. Pour la transition énergétique : actions en faveur de toutes les économies d’énergie, plans « verts », transports, office municipal des énergies renouvelables… Mais nécessaire engagement de la municipalité dans les actions qui seules permettront de juguler la crise climatique : mise sous contrôle public des secteurs industriels de l’énergie, sortie des énergies fossiles et du nucléaire, socialisation du secteur bancaire.
6. Pour une municipalité au service des travailleurs.euses du privé en lutte pour leurs salaires ou leur emploi ; arrêt des subventions et aides aux « entreprises », constitution d’un fonds municipal de solidarité ouvrière pour soutenir les luttes des travailleurs.euses, y compris dans la reprise de leur site de production liquidé par les actionnaires capitalistes. Dans ce soutien aux revendications ouvrières, la municipalité devra montrer l’exemple par la titularisation des personnels précaires, par la création d’emplois répondant aux besoins sociaux et par la réduction du temps de travail (vers les 32 heures).
7. Pour une agriculture paysanne urbaine : acquisitions foncières, soutien à l’agriculture bio, ville sans pesticides, circuits courts … Mais engagement dans les luttes contre l’utilisation des produits nuisibles à la santé et à la biodiversité (glyphosate, …).
8. Pour l’égalité des droits et contre toutes les formes de discriminations (sexistes, raciste et LGBTI-phobes) ; s’engager dans la bataille pour le droit de vote des étrangerEs à toutes les élections, soutenir les luttes des sans-papiers, et promouvoir une politique de digne accueil des migrantEs. Participer aux luttes des femmes : accès gratuit à l’IVG avec maintien et développement des structures existantes pour que les délais puissent être respectés, développement des centres d’accueil et d’hébergement des femmes victimes de violences...
9. Pour un accès à la Culture pour l’ensemble de la population : Développement et financement des centres culturels, mise en place de la gratuité pour les populations les plus précaires, développement des interventions dans les écoles, collèges et lycées notamment dans les quartiers les plus précaires...
10. Pour une municipalité solidaire des peuples en lutte, et notamment des peuples kurde, syrien et palestinien.
Cet ensemble de propositions n’est pas à prendre ou à laisser. Notre volonté est de les mettre publiquement en débat et, à cette fin, nous sommes ouverts à toutes les rencontres avec les organisations comme avec les actrices et acteurs individuels ou collectifs de la vie sociale et politique locale.
Toulouse, le 24 juin 2019