Communiqué - Toulouse Anticapitaliste
Nous militons parfois dans les mêmes organisations syndicales. Nous nous sommes souvent battus au coude à coude dans les luttes sociales ces dernières année. Nous respectons votre choix de vous positionner en faveur d’une liste lors de ces élections Municipales. Nous-mêmes, Toulouse Anticapitaliste, avons de nombreux syndicalistes et animateurs de structures syndicales sur notre liste. En réalité pas moins de 40 sur 69 ! Mais ce n’est pas de cela que nous souhaitons discuter avec vous.
Comme chacun sait, le mouvement social est traversé, comme la gauche politique, par des contradictions et des divergences d’orientation parfois très importantes. Pense-t-on que l’on peut négocier avec Macron ou faut-il tenter partout de généraliser la grève ? Est-on pour le retrait de la réforme des retraites ou pour discuter de la « clause du grand-père », de l’aménagement à la marge de la réforme la plus brutale de la décennie ?
En politique c’est la même chose. Deux gauches se dessinent aujourd’hui.
Celle qui s’adapte, qui gère une série d’institutions (département, région) sans faire la démonstration qu’elle est en capacité de résister à l’offensive du capital. La même qui, sous le mandat de F. Hollande, a marginalisé tout espoir de changement à gauche et laissé le champ libre à l’offensive de Macron et à la poussée de l’extrême-droite. Alors, on signe et on recommence ?
Une autre gauche existe. Celle qui depuis plus d’un an manifeste avec les Gilets Jaunes. Celle qui depuis le 5 décembre a tenté de construire partout la grève reconductible. Celle qui refuse la politique de Macron et avant lui de Hollande et El Khomri.
Dans la rue comme dans les urnes la régression sociale ne se négocie pas. Nous n’aurons que ce que nous prendrons, au rapport de force, par la construction des luttes, la généralisation des grèves et le renforcement d’organisations aux délimitations de classe claires, qui portent la perspective de la transformation de la société, et de la fin du capitalisme.
En ce sens, nous ne pouvons que nous étonner du choix que vous avez fait en soutenant la liste de N. Pellefigue. Si vous partagez avec nous les mêmes objectifs dans les luttes sociales, il nous semble que vous contribuez à créer de la confusion à l’occasion de ces élections en vous alliant avec des dirigeants d’un syndicalisme d’accompagnement des réformes (CFDT cheminots par exemple) comme en vous alignant derrière le numéro deux de votre liste, Michel Lacroix, représentant d’une partie du patronat local. Ce choix est de notre point de vue incompréhensible dans la séquence sociale actuelle. Il est surtout dangereux dans une situation où certains voudraient en finir avec la lutte contre la réforme des retraites pour aller négocier le poids des chaînes.
Pour la liste Toulouse Anticapitaliste, élections municipales ou pas, il n’y a pas de trêve électorale et nous comptons bien dans ces élections le proclamer le plus fort possible. Nous n’avons pas plus à attendre de la claque électorale du macronisme à venir que d’une quelconque séance de concertation avec le gouvernement. C’est dans la rue et par la grève, toutes et tous ensemble, que nous trouverons le chemin de la victoire.
Toulouse, le 24 février 2020