Le président Macron fait mine de prendre enfin la mesure de l’épidémie qui vient. Mais derrière son discours flatteur pour les hospitaliers et le service public de santé, il a bien du mal à cacher les politiques de casse de l’hôpital public qu’il organise depuis des années.
Il est malheureusement bien tard pour se rendre compte de l’utilité de la sécurité sociale. Le désastre est déjà là. Les suppressions de postes et de lits qui font que l’hôpital fonctionne à flux tendu rendent impossible une gestion correcte de la crise sanitaire. Faute de moyens, comme en Italie, les collègues hospitaliers vont se retrouver à devoir choisir qui est mis sous respirateur et qui ne l’est pas, qui est maintenu en vie et qui est condamné à la mort. Et si des lits sont en train d’être libérés pour les patients atteints de coronavirus, ce sera au détriment des autres malades qui ont d’autres pathologies tout aussi graves. Cette situation, c’est bien Macron, Buzyn, Moudenc et tous les libéraux qui en sont les responsables !
Moudenc, représentant local du macronisme, porte également sa part de responsabilité. En tant que président du Conseil de surveillance du CHU, il collabore depuis 6 ans à la dégradation de l’hôpital public. Le maintien des élections ce week-end est une chance pour lui car d’ici à quelques semaines des centaines de milliers de toulousains se rendront compte des responsabilités qui sont les siennes.
Alors sans attendre, c’est un véritable plan d’urgence pour l’hôpital public qu’il faut mettre en place en injectant des milliards d’euros pour ouvrir des lits et embaucher massivement du personnel dans les hôpitaux. C’est au moins 1500 postes qui font défauts à Toulouse et sont revendiqués par les organisations syndicales majoritaires de l’hôpital. En plus des mesures pour l’hôpital public, nous ne pouvons pas laisser les cliniques privées continuer à se gaver sur le dos des patients. Elles doivent être mises sous contrôle public pour participer, à égalité avec l’hôpital, à la gestion de la crise.
A l’échelle municipale, des leviers peuvent également être activés. Quel que soit le résultat des élections à venir, il nous faudra imposer plusieurs mesures d’urgence :
– En tant que président du Conseil de surveillance du CHU, le maire doit tout mettre en œuvre pour mettre la pression sur l’ARS pour débloquer immédiatement des centaines de postes.
– Il faut appliquer la loi de réquisition des logements vides. A Toulouse 4500 personnes vivent à la rue. Elles sont les plus exposées au virus et doivent être mis à l’abris sans délai.
– Il faut mettre en place une ligne téléphonique dédiée aux personnes âgées ou dépendantes et un service d’assistance à domicile municipal : livraison de repas, services divers…
– Les personnels travaillant dans les écoles et CLAE, quel que soit leur statut, doivent avoir la garantie du maintien de leur contrat et de leur salaire pendant toute la période de la crise.
Face au mur, Macron et Moudenc vont tenter de faire croire qu’ils sont du côté du personnel soignant. Mais nous ne sommes pas dupes, ils sont uniquement obnubilés par la préservation de leurs positions au service de la sauvegarde d’un système à bout de souffle. Alors oui, nos vies valent plus que leurs profits !
Pauline Salingue, hospitalière, candidate Toulouse Anticapitaliste
Toulouse, le 12 mars 2020