Mardi 10 novembre, les personnels de l’éducation ont répondu avec succès à l’appel national à la grève. A Toulouse, 200 enseignant·e·s, AED, AESH se sont retrouvés en AG, puis plus de 1000 ont participé à la manifestation.
La question des protocoles sanitaires a agité toute la semaine précédente, avec 5 ou 6 collèges qui se sont mobilisés pour obtenir des demi-groupes (dont deux ont obtenu gain de cause). A une exception près, ce sont des établissements peu coutumiers des grèves massives et prolongées, et seulement deux d’entre eux ont été représentés à l’AG. Au-delà, l’ambiance dans l’AG n’était clairement pas à partir en bagarre dès jeudi sur les protocoles.
La grève d’aujourd’hui n’a pas été seulement le prolongement et la convergence des mobilisations plus ou moins spontanées pour les demi-groupes « sanitaires ». De nombreux collèges peu ou pas mobilisés sur les protocoles locaux ont été fortement en grève aujourd’hui avec des taux de grévistes allant jusqu’à 80 %, des équipes de surveillant·e·s et d’agents d’entretien et de cantine à 100 % grévistes. Il est notable que la réussite de la grève a beaucoup reposé sur le ras le bol des « premier·e·s de corvée » de l’éducation nationale, les plus précaires et écrasé·e·s par le manque de personnel. Dans le premier degré, ce ne sont pas les questions proprement sanitaires qui ont mobilisé mais le besoin urgent de recruter notamment des remplaçants et des AESH. 80 écoles étaient fermées dans la Haute Garonne, soit 30 % de grévistes. Pour une journée de grève appelée seulement quelques jours avant, et avec la contrainte des déclarations préalables d’intention de grève, c’est une réussite. Des équipes qui n’ont pas eu le temps de s’organiser pour la grève ont néanmoins distribué des tracts aux parents d’élèves, affiché des banderoles et attendent une date de grève annoncée plus en avance.
L’AG a finalement moins discuté des protocoles sanitaires que de la démission de Blanquer, du mépris institutionnel, de l’escalade autoritariste du gouvernement dont des lycéens de Toulouse ont encore été victimes lors d’une tentative de blocage. La discussion sur les revendications a donc porté exclusivement sur la volonté de mettre en avant les revendications de moyens pour l’éducation nationale : créations massives de postes d’AESH avec véritable statut de la fonction publique, de personnel médico-social, d’agents territoriaux, d’AED, d’enseignant·e·s, notamment en recrutant la totalité des listes complémentaires et en les abondant autant que de besoins, en admettant aux concours tous les admissibles des sessions 2020, en titularisant les personnels précaires.
Sur Toulouse, une manifestation avait été très réussie samedi 7 novembre à l’appel d’un cadre unitaire initié par les hospitalier·e·s. L’AG des personnels de l’éducation s’en est réjouie, et alors que le cadre unitaire doit se réunir bientôt pour discuter des suites, les personnels de l’éducation ont voté le souhait qu’une nouvelle manif ait lieu un samedi et qu’un pôle « éducation » se constitue aux côtés de celui des hospitalier·e·s. Une intervention de deux représentant·e·s de la CGT du CHU a mis en évidence la communauté de nos revendications : des lits, des classes, des personnels, des moyens. Enfin, l’AG a affirmé le potentiel de mobilisation sur la revendication d’un plan d’urgence pour l’éducation nationale reposant sur des créations massives de postes. Il est indispensable que l’intersyndicale des personnels de l’éducation nationale annonce très rapidement une nouvelle journée de grève nationale sur de telles revendications, alors même que le budget 2021 va bientôt être soumis à l’assemblée.