A Calais, les autorités préparent la destruction des cabanes où survivent 9000 personnes. C’est pourtant précisément à cet endroit que les mêmes autorités ont décidé de parquer ces gens en 2015, le plus loin possible de la vie de la cité, tolérant explicitement la construction de ces abris. Malgré les conditions de vie extrêmement difficiles, les exilé-e-s se sont organisé-e-s individuellement et collectivement. Une vie sociale s’est développée, aujourd’hui menacée, sans autre solution que l’errance.
En démantelant le camp de Calais, le gouvernement monte d’un cran dans la chasse aux réfugié-e-s et migrant-e-s. Ils prennent pour prétexte la lutte contre l’insalubrité du camp alors même que le dispositif d’accueil est insuffisant et que rien n’a été fait par le gouvernement pour accueillir les migrant-e-s à Calais ou ailleurs dans des conditions dignes.
Cette opération ne fera qu’aggraver la situation de celles et ceux qui, fuyant les guerres et la misère dont les puissances occidentales portent une très grande responsabilité (la France en particulier !), ont déjà risqué leurs vies en rejoignant l’Europe. Chaque jour voit s’allonger la sinistre et longue liste des morts en Méditerranée.
1000 CRS et gardes mobiles ont d’ores et déjà été mobilisés pour participer au démantèlement du camp. Les journalistes et les soutiens sont depuis quelques jours refoulés à l’entrée du campement. Que veulent cacher les autorités ? En décrétant le huis clos sur l’évacuation à venir, on peut craindre le pire.
Nous dénonçons avec la plus grande fermeté le démantèlement de la « jungle » de Calais dont la première conséquence serait la dispersion de ses habitant-e-s, leur invisibilisation, sans respect de leurs souhaits et alors même que la situation des mineurs n’est pas réglée.
Nous exigeons l’ouverture de la frontière avec l’Angleterre, la dénonciation des accords du Touquet et de Dublin, la liberté de circulation et d’installation, la régularisation de tous les sans-papiers.
Nous appelons tous les défenseurs des droits à participer au rassemblement du lundi 24 octobre à 18h30 Square Charles de Gaulle.