Le Conseil Départemental a décidé de fermer progressivement, à partir de 2017, les collèges R.Badiou et Bellefontaine. Leur remplacement par deux nouveaux collèges n’est annoncé que pour 2021 ou 2022. Et encore, rien n’est garanti. Le Conseil Départemental n’a même pas encore le terrain !
En attendant, les élèves se verront imposer un dispositif inacceptable.
Dès 2017, les élèves de La Reynerie vont être éparpillés dans 5 collèges dit « favorisés » de la métropole : Fermat, Les Chalets, Tournefeuille, Bellevue et même Balma ! Les élèves subiront l’isolement et des temps de transports démesurés. Les familles subiront l’éloignement et pourront difficilement s’impliquer dans le lien avec la communauté éducative et dans la vie du collège. Ce sera la même chose pour Bellefontaine à partir de 2018.
La mixité sociale ne doit pas servir à masquer l’injustice sociale !
Ce qui créé des difficultés scolaires, ce ne sont pas les élèves eux même, c’est d’abord l’instabilité et la précarité du quotidien, du logement, la pression policière, le mépris et la violence sociale du capitalisme, c’est le manque de moyens pour que l’école puisse garantir l’égalité d’accès de tous et toutes à un lieu d’apprentissage agréable, aux savoirs, aux sorties culturelles, aux voyages, à la création artistique, gratuitement. Mais de cela, il n’en est pas question dans les plans du Conseil départemental et du rectorat...
Derrière l’écran de fumée, mépris social et racisme.
Les institutions continuent d’organiser la reproduction sociale à l’école : 25 % des collégiens toulousains obtiennent une dérogation pour choisir leur collège. La réforme du collège baisse les moyens d’enseignements alloués aux établissements, pendant ce temps les organismes privés de soutien scolaire font des millions d’euros de bénéfice, mais ne servent qu’à ceux qui peuvent se les payer. Ce n’est pas la faute des enfants des quartiers populaires si l’État organise et renforce les inégalités sociales dans l’accès à l’éducation. Ce sont pourtant les seuls qu’on oblige à subir l’éloignement, les transports, le statut d’« invité », pour « mériter » la mixité sociale. Sur son site internet, le Conseil Départemental va même jusqu’à utiliser des amalgames racistes et islamophobes sur « la montée des extrémismes et [...] les phénomènes de radicalisation » pour justifier la précipitation de son projet.
Pour une éducation prioritaire au service de l’émancipation !
Commençons par stopper les dérogations à la carte scolaire, et finançons, sur leur collège de secteur, tous les enseignements demandés par les élèves (langues vivantes variées, latin, grec…). Les collèges de La Reynerie et de Bellefontaine doivent garder le statut d’éducation prioritaire. Cela signifie limiter les effectifs à 18 élèves par classe et donner des moyens supplémentaires en personnels médico-social et de vie scolaire. L’éducation doit être totalement gratuite, des stylos aux voyages scolaires. Les réflexions pédagogiques indépendantes de l’institution, basées sur la coopération et les pédagogies émancipatrices doivent y être facilitées.