Ce samedi 13 avril devait être un moment fort du mouvement des Gilets Jaunes, avec pour lieu de convergence la ville de Toulouse. Une nouvelle fois des organisations politiques, syndicales et associatives appelaient à participer à la manifestation.
Mais dès midi, à Jean Jaurès et à Jeanne d’Arc, le dispositif policier s’est mis en place avec pour objectif de briser toute forme de manifestation, même pacifique. Alors qu’un parcours avait été déposé par un collectif d’organisations (dont la CGT, la FSU et la LDH) et autorisé par la préfecture, les consignes données visaient clairement à terroriser les manifestantEs et à les dissuader de rester dans la rue.
Nous dénonçons fermement les tactiques policières mises en place : saturer l’air de gaz lacrymogène après avoir nassé des centaines de manifestantEs est à la fois inacceptable et incroyablement dangereux. Les forces de police ont agi de la sorte à plusieurs reprises. De plus, utiliser des armes dites défensives comme des armes offensives semble désormais la norme. Plusieurs dizaines de blesséEs, dont des passants de tout âge, et de nombreuses interpellations ont par ailleurs marqué cette journée, alors que l’on peut désormais être condamné pour le simple fait d’avoir couvert son visage ou de s’être protégé contre les gaz et les violences de la police.
Alors que la nouvelle loi « anticasseurs » vient d’être promulguée, l’usage massif de gaz lacrymogènes, de grenades de désencerclement ou de LBD ou encore le recours systématique à la BAC pour violenter et molester quiconque oserait manifester au mauvais endroit, entrent dans les mœurs et le droit de manifestation est en train de disparaître.
Sans aucun doute, ce qui s’est produit à Toulouse ce week-end constitue un précédent grave, et le gouvernement ne doit pas s’en tirer ainsi. Nous prendrons nos responsabilités pour défendre le droit de manifester et nous nous joindrons à toutes les initiatives qui iront en ce sens.
Nous appelons d’ores et déjà à manifester samedi prochain dans les rues de la ville, à l’occasion de l’acte XXIII des GJ.
Toulouse, le 16 avril 2019.