Il y a un an, Rémi Fraisse, jeune étudiant pacifiste, mourrait assassiné par les forces de l’ordre. Loin d’être un accident, sa mort était le fruit de plusieurs mois de violences policières croissantes contre les opposants au barrage de Sivens, d’une volonté de passage en force par une politique délibérée de terreur, entraînant de nombreux blessés et ne pouvant qu’aboutir à un drame de ce type.
Au lieu de calmer le jeu et faire profil bas, les autorités ont alors cru bon de pousser la fuite en avant par une énorme répression policière et judiciaire contre les opposants et tous les jeunes révoltés par ce meurtre d’État, multipliant les atteintes à la liberté d’expression et de manifester, les arrestations arbitraires et les condamnations sur base de faux témoignages policiers.
Puis pendant plusieurs mois, les pro barrages, la FDSEA et leurs milices liées à l’extrême droite ont organisé la terreur sous le regard bienveillant de la gendarmerie, de la préfecture, du président du conseil général et de la mairesse de Lisle-sur-Tarn, multipliant les tabassages, destructions de véhicules, etc, jusqu’à l’évacuation musclée de la zone et la destruction de la Métairie.
Alors que le patronat, le gouvernement et de nombreux médias versent des larmes de crocodiles pour une ou deux chemises déchirées, fustigeant la soi-disant violence des salariés d’Air France, on les entend beaucoup moins s’émouvoir de ces violences bien réelles de l’État et des milices autour de Sivens.
Ce dimanche 25 octobre 2015, une grande marche pacifique et unitaire est organisée en mémoire de Rémi Fraisse et pour rappeler que la mobilisation est toujours d’actualité contre tout projet de barrage et pour la réhabilitation de la zone humide du Testet.
Le gouvernement et la préfecture s’apprêtent à empêcher cette marche pacifique sous prétexte d’affrontements possibles avec les pro barrages. Ces manœuvres anti-démocratiques doivent cesser. En pleine préparation de la COP21, pour laquelle le gouvernement essaie sans rire de se faire passer pour le champion de la lutte contre le réchauffement climatique, cela vient confirmer toute l’hypocrisie de ce gouvernement dont la politique est à l’opposé de ce qui serait nécessaire face à la crise climatique.
Mais nous ne laisserons pas le lobby productiviste (FNSEA, FN, PS, LR et cie) décider de quel environnement nous voulons, parce que leurs intérêts et leurs affaires sont à l’opposé des intérêts de la population et de l’environnement.
Le NPA appelle à manifester massivement dimanche 25 octobre à Sivens pour exiger :
– que justice soit faite pour Rémi Fraisse, que les responsables soient identifiés, jugés et condamnés pour cet homicide
– l’abandon définitif du projet de barrage de Sivens et de tous ces grands projets imposés et aussi nuisibles qu’inutiles,
– l’amnistie de tou-te-s les condamné-e-s et l’abandon des poursuites envers tou-te-s les inculpé-e-s, encore poursuivis pour s’être révoltés contre une situation intolérable, voire pour s’être simplement trouvés au mauvais endroit au mauvais moment.