Alors que l’État se fixe des objectifs très bas concernant l’accueil des réfugiés – 30.700 annoncés pour la fin 2017 et 1.656 accueillis effectivement – il semble que cela soit déjà trop pour certaines communes de la région qui s’opposent à un accueil digne des personnes migrantes. Des prises de position xénophobes sont apparues à Limoux (Aude), à Villemur-sur-Tarn et Saint-Gaudens (Haute-Garonne). La droite extrême et l’extrême-droite ont fait de l’opposition à l’accueil des demandeurs d’asile leur cheval de bataille, allant même, à Béziers, jusqu’à afficher sur des panneaux publicitaires des slogans racistes.
Le démantèlement par la Police de la « jungle » de Calais, où vivent 10.000 personnes migrantes, annoncé par le gouvernement à partir du 17 octobre ne fait que renforcer ces politiques xénophobes. Le NPA mettra toute son énergie pour organiser dans les jours qui viennent des initiatives de rue unitaires en soutien aux migrants et contre l’intervention de la Police à Calais.
Ainsi, régionalement, une manifestation contre l’accueil des migrants est organisée le samedi 15 octobre à Limoux à l’appel d’un responsable local du Front national. Dans cette ville de 9.800 habitants, le maire PS s’était pourtant dit prêt à accueillir seulement 90 réfugié-e-s.
A Villemur-sur-Tarn et à Saint-Gaudens, la situation est différente puisque ce sont les maires eux-mêmes qui rejettent la création de places en centre d’accueil pour les demandeurs d’asile. Le maire UDI de Villemur-sur-Tarn, Jean-Marc Dumoulin, fustige le choix par l’État de sa commune pour accueillir 67 demandeurs d’asile, utilisant honteusement « la fermeture de l’usine Molex » pour estimer que la ville n’aurait pas les infrastructures pour assurer l’accueil.
De son côté, Jean-Yves Duclos, maire divers gauche de Saint-Gaudens, refuse l’ouverture d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile de 38 places pour une commune de… 13.500 habitants !
Dans les deux cas, ces maires refusent l’accueil digne des réfugiés, estimant que leurs territoires sont sinistrés et en précarité. Le problème n’est pas là, car, compte tenu du nombre de places ouvertes – dérisoires – dans ces communes et du rôle même des centres d’accueil subventionnés par l’État, ces prises de position ne font que créer la division entre habitants et réfugié-e-s. Leurs décisions sont inadmissibles dans un climat xénophobe et raciste, alors que des millions de personnes migrantes fuient les guerres et la misère dans leurs pays.
Nous ne pouvons pas rester indifférents à cette opposition à l’accueil des migrants et des réfugiés et nous devons contrecarrer les mobilisations haineuses organisées par l’extrême droite et la droite extrême partout dans la région. La riposte pour clamer toutes et tous ensemble « Bienvenue aux réfugiés » est plus que jamais nécessaire.
A Toulouse, le 12 octobre 2016