Depuis 2017, Amazon a ouvert à Toulouse un entrepôt sur l’ancienne zone de AZF. La multinationale s’en sert pour assurer dans des délais toujours plus rapides, la livraison de colis sur la ville et ses environs. Ce géant du capitalisme est en pleine expansion alors qu’il s’agit pourtant d’une entreprise des plus néfastes sur les plans écologiques et sociaux. Il est devenu urgent de combattre son implantation en renforçant les mobilisations qui se construisent en opposition à son développement comme celles ayant eux lieux le 30 Janvier partout en France derrière le mot d’ordre « Stop Amazon ! Ni ici, ni ailleurs ».

Au niveau global, le bilan de l’entreprise est sans appel. Son empreinte carbone de 2018 équivaudrait à celle du Portugal selon Attac France, Les Amis de la Terre et Sud solidaires. Depuis, elle s’est accrue et pour ne rien arranger l’entreprise vient d’annoncer en janvier 2021 l’achat de 11 Boeing pour transporter toujours plus et toujours plus vite ses marchandises. Quant à ses serveurs informatiques ils sont en pleine expansion d’implantation eux aussi et utiliseraient autour d’un pourcent de l’électricité produite mondialement, soit la consommation de la Pologne. Pour autant, ces chiffres ne sont que partiels puisqu’ils ne prennent pas en compte l’ensemble des impacts de la production fabriquée, transportée et commercialisée.

À Toulouse, les effets environnementaux négatifs de l’enseigne sont déjà perceptibles : bétonisation en hausse des sols, véhicules supplémentaires sur les routes et accroissement des bouchons sur le bassin sud de la ville. Tout le contraire donc des enjeux actuels de société où la situation impose de repenser en profondeur les transports. De même que la construction de nouveaux entrepôts n’est plus une option viable tant ils grignotent toujours plus de surfaces de sols, accroissent la perte de surface agricole, de biodiversité et viennent perturber le cycle de l’eau. Enfin Amazon mise énormément sur la 5G (et bientôt la 6G) comme support de technologies secondaires pour livrer ses produits sur une aire géographique quasi sans limites, notamment par drones pour lesquelles elle a d’ores et déjà déposé plusieurs brevets. Ceci n’est pas sans poser des problèmes démocratiques et de sécurités majeures en termes d’occupation de l’espace public et des personnes qui les contrôlent. Toulouse est pour l’entreprise un bassin commercial de choix puisque la 5G est déployé sur 99 % de la commune et l’est sur la plupart des communes alentours comme l’expliquait en décembre 2020 l’opérateur Orange. Certes la question des drones aériens de livraisons reste théorique dans l’immédiat en France mais vient de passer le stade expérimental grand public aux USA. En revanche, la robotisation des entrepôts d’Amazon est déjà très avancée et est une grande consommatrice de métaux « rares » et autres ressources pour des utilisations qui ne répondent pas à de réels besoins sociaux ou environnementaux.

Enfin, on ne peut pas parler d’une des plus grandes multinationales du monde (si ce n’est la plus grande) sans évoquer la précarité et l’aliénation sociale qu’elle provoque. Car en 2019 selon une étude du député LREM Mounir Mahjoubi (c’est pour dire) Amazon détruit 2,2 emplois pour un emploi créé, voire plus selon d’autres estimations. Le soi-disant défenseur de l’emploi et des commerces de proximités qu’est Jean-Luc Moudenc est aux abonnés absents sur le sujet. Au-delà, c’est un turn-over permanent, une uberisation galopante des travailleur.euse.s, une répression perfide des syndicalistes et un harcèlement moral des employé.e.s entre autres.

Bref, un modèle de catastrophe sociale et environnementale mais qui intéresse bien d’autres géants du capitalisme et qui est donc d’autant plus important à mettre en échec.

Face au problème majeur que représente Amazon, des voix s’élèvent et des luttes prennent formes pour le stopper. Elles avancent entre autres la justice sociale, environnementale et la défense de la démocratie face à l’opacité et aux pratiques de la multinationale. Dans l’actualité en France, le samedi 30 janvier 2021 a été une journée d’importantes mobilisations à laquelle le NPA a participé. Au niveau régional cette journée a mobilisé contre l’implantation de nouveaux entrepôts, à Rivesaltes ou encore à Fournès dans le Gard qui a rassemblé autour de 1400 manifestant.e.s. À Toulouse ces deux dernières années ont été marquées pendant les mobilisations des Gilets Jaunes par des blocages de l’entrepôt de Toulouse ou des actions d’affichages d’Attac contre les lockers d’Amazon (consigne automatique). La dernière, dans le centre-ville, datant également du 30 janvier. Autant d’actions et de mobilisations qui en appellent d’autres et dans lesquelles le Nouveau Parti Anticapitaliste de Haute-Garonne continuera d’y participer !

Commission écologie du NPA 31

Toulouse, le 6 février 2021