Appel à soutien au collectif AutonoMIE et à la réquisition des jeunes mineurs étrangers de la rue Glacière à Toulouse
à partir de 9h au Tribunal d’instance : 40 avenue Camille Pujol
Communiqué du NPA :
Le collectif AutonoMIE a été créé en 2016 à Toulouse pour défendre les mineur.e.s isolé.e.s étranger.e.s. Il informe et alerte sur la situation de ces jeunes et les aide dans les démarches administratives. Les jeunes qui s’organisent au sein de ce collectif tentent de faire reconnaître leurs droits en tant que mineur.e.s en saisissant la juge des enfants.
La recherche d’hébergement étant l’activité la plus urgente, elle devient prédominante et limite les actions politiques de visibilisation. Il.elle.s réquisitionnent donc en octobre 2017 un hôtel de 25 chambres, inoccupé depuis plusieurs mois, afin de s’y loger.
Ce qu’il se passe : Depuis le 12 avril 2016, le conseil départemental ne prend plus en charge les mineur.e.s isolé.e.s étranger.e.s tant qu’ils n’ont pas fait la preuve de leur minorité. Le 4 juillet 2016 était créé le DDAEOMIE, un dispositif dont le travail est de faire de ces mineur.e.s des sans-papiers comme les autres ! Il remet donc l’ensemble de ces jeunes à la rue après des évaluations hautement contestables. Après des jours d’interrogatoire sur un mode policier et d’humiliations diverses, 80 % des jeunes qui y rentrent sont déclaré.e.s majeur.e.s à partir de critères arbitraires et jeté.e.s à la rue sans ménagement.
Cette situation illustre une situation existante sur tout le territoire national.
Pourtant, avant d’être des étranger .e.s, ce sont des mineur.e.s, à ce titre protégé.e.s par la Convention internationale des droits de l’enfant que la France a promulguée il y a maintenant 28 ans.
La quasi-totalité des jeunes du collectif AutonoMIE rejoint par la suite le foyer avec une reconnaissance de minorité et un jugement de placement jusqu’à leur majorité. Le DDAEOMIE est donc presque systématiquement démenti par la Juge des enfants.
Pendant ces quatre mois de réquisition, des jeunes logés au 75 rue Glacière ont été reçus par la Juge des enfants et placés sous la protection de l’Enfance.
De nombreux.euses militantes, associations, collectifs, travailleurs.euses sociales, médecins, infirmièr.e.s, psychologues , pédopsychiatres, avocat.e.s, professeure.s, et bien d’autres encore dénoncent les manquements de l’État, le déni des droits pour ces jeunes mineur.e.s isolé.e.s étranger.e.s en recours de minorité qu’on appelle les "NINI" ou encore les "MIJEURS"...
L’audience :
« L’Établissement Public Foncier Local (EPFL) du Grand Toulouse demande l’expulsion sans délai des défenseurs et de tous occupants de leurs chefs et de leurs biens, en tant que propriétaire d’un hôtel désaffecté sis 75 rue de la Glacière et 19 impasse des États-Unis à Toulouse. Avec assistance de la force publique si nécessaire. »
Cette expulsion concernerait 50 jeunes. 50 jeunes qui sont partis de chez eux, pays colonisés et aujourd’hui encore pillés par la France au nom du "développement économique" et de la Françafrique. 50 jeunes qui n’ont ni d’autres toits, ni d’autres choix. 50 enfants qui ne demandent qu’à aller à l’école, à apprendre un métier plutôt que de devoir aller au tribunal expliquer qu’ils occupent un bâtiment vide pour ne pas mourir de froid, dehors, en attendant que l’État daigne leur accorder une prise en charge.
Ce procès représente un un espoir pour ces jeunes : l’accès au droit commun (éducation, soins, formation professionnelle, etc.). Le droit d’avoir une place dans la société, de vivre.
De plus, le projet de loi « pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif » actuellement en préparation n’est rien de plus qu’une entrave au droit d’asile !
En effet, dans ce projet de loi, tout vise à réduire les coûts et les délais, donc à entraver l’accès à la procédure d’asile. Selon l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), il faut du temps, environ 3 mois, pour instruire décemment les dossiers (recherches politiques, géopolitiques, personnelles, etc.). Le rétablissement du délit de franchissement des frontières vient s’ajouter à l’ensemble des mesures de cette réforme !
La loi « Asile et immigration » aura donc comme conséquence encore plus d’expulsions !
Que toutes les associations et les collectifs amis viennent soutenir AutonoMIE afin que l’expulsion du squat ne soit pas prononcée tant que l’État et le département ne prendront pas leurs responsabilités en accueillant et protégeant tous ces jeunes en recours de minorité.
Venir à l’audience, c’est aussi alerter sur la politique du gouvernement qui continue les réformes racistes visant à expulser les réfugié.e.s !
Toulouse, le 21 février 2018