Source : Infos Santé-Sécu-Social NPA
Selon le ministère de la Santé, Cuba présente, avec 85 000 médecins, le meilleur indice de couverture médicale du monde, avec 7,7 médecins pour 1.000 habitants, soit un médecin pour 130 personnes. (source AFP)
Comme l’Italie, la Guadeloupe et la Martinique pourront compter sur le savoir-faire médical des généralistes et spécialistes cubains. Ces praticiens seront autorisés dans un futur décret, à exercer en territoire français, grâce à leur expertise reconnue mondialement.
Après l’Italie, la Martinique, la Guadeloupe et plus généralement l’Outremer, pourront bénéficier dorénavant de l’expertise des médecins cubains, en particulier dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.
La France a donné son accord par décret (à paraître sous peu), suite à un amendement proposé par Catherine Conconne en juin 2019, soutenue par ses collègues parlementaires des Antilles.
Ce souhait était également partagé par plusieurs élus locaux (dans le cadre de la loi n°2019-774 du 24 juillet 2019).
À la bonne heure diront sans doute les soignants des hôpitaux publics des deux îles, dont les carences en termes de ressources humaines et de matériel sont régulièrement pointées du doigt par les syndicats hospitaliers.
Le CHUM (Centre Hospitalier Universitaire de Martinique) par exemple, a dû lancer ces derniers jours via des clubs services, un appel sollicitant des bénévoles, des libéraux et des dons (masques, gels hydro-alcooliques, gants, sur-blouses jetables…) en prévision d’une recrudescence de malades atteints du covid-19.
C’est dans ce contexte de crise sanitaire mondiale sans précédent, que 52 médecins et infirmiers cubains ayant combattus l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014 à l’appel de l’OMS, sont arrivés en Italie le 22 mars 2020, pour prêter mains fortes aux soignants d’un des pays les plus touchés par la pandémie actuellement.
Michel Nédan, président de l’AMC (l’Association Martinique-Cuba, laquelle œuvre pour le développement des relations entre les deux îles) observe depuis longtemps, l’organisation du système de santé de la Havane où l’espérance de vie varie entre 77 et 79 ans.
D’après le martiniquais, "Cuba a valeur d’exemple, avec quelques 150 hôpitaux, plus de 95 000 médecins actifs et plus de 85 000 infirmiers. Les cubains ont développé des polycliniques...En fait, à Cuba, la santé est une culture au même titre que l’éducation et c’est gratuit pour tout le monde".
Cette gratuité est en effet inscrite dans la constitution cubaine de 1976 (plusieurs fois revisitée), en dépit d’une situation économique difficile du fait de l’embargo imposé par les États-Unis depuis 1962 et de son isolement politique.
C’est l’occasion pour l’Association Martinique-Cuba de rappeler que ce n’est pas d’aujourd’hui que cette action a commencé, de mettre également en évidence le travail des pionniers en ce domaine, qui depuis longtemps se sont battus, avec la collaboration de l’ICAP (Institut Cubain d’Amitié avec les Peuples), pour permettre à des médecins cubains de venir en Martinique.
Nous pensons à Hector Pompée, ancien président de l’association Martinique-Cuba, et à tous ceux qui l’ont entouré à cette époque. Nous pensons au travail réalisé par Daniel Riam, ancien directeur de l’hôpital du Lamentin (…), au travail réalisé par la municipalité du Lamentin avec Pierre Samot et David Zobda, qui ont prolongé la coopération médicale avec la ville de Santiago de Cuba (…). Toutes ces personnes qui ont contribué avec l’association Martinique-Cuba, et ce depuis des années, pour montrer l’excellence de la médecine cubaine. (…)
Il est aujourd’hui plus que jamais manifeste que la médecine cubaine fait un travail extraordinaire au niveau de ses laboratoires pour la production de médicaments.
Aujourd’hui, Cuba est capable de fabriquer un tiers des molécules présentes dans les médicaments du monde. Mais le pays est isolé. Vendre ses traitements à l’étranger reste difficile.
En faisant l’éloge de Cuba, l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé) souligne qu’il est possible pour un pays du Tiers-monde aux ressources limitées, de mettre en place un système de santé performant et d’offrir à l’ensemble des populations, "une protection sociale digne de ce nom, s’il y a la volonté politique de placer l’être humain au centre du projet de société".