Depuis des années des milliers de lits et de postes ont été supprimés, des centaines d’hôpitaux, de services d’urgences et de proximité ont été fermés. Les problèmes de manques de matériels dans les services sont récurrents.
Macron nous envoie donc en guerre après avoir liquidé notre armée et nous avoir pris nos armes.
Mais la crise sanitaire est désormais là, et il nous faut l’affronter.
Nous ne rattraperons pas des années de destruction du service de santé en quelques jours. Il est par contre possible de limiter les dégâts : pour le personnel et pour la population. A une seule condition : agir maintenant !
Agir à 2 niveaux
Tout d’abord le matériel
Il nous faut des masques adaptés à chaque situation et en quantité suffisante. Il est impératif que l’ensemble des personnels hospitaliers puissent y avoir accès. Les consignes qui sont données aujourd’hui sont fondées non pas sur les besoins mais sur les moyens, les stocks disponibles. Il faut de toute urgence en produire des dizaines de millions et réquisitionner toux ceux qui dorment dans des placards. Il est intolérable que chaque jour des soignants prennent un risque important d’être contaminés. D’abord parce que nos vies ne valent pas moins que celles des autres mais également parce si nous sommes toutes et tous malades, qui soignera demain ?
Il nous faut également des solutions hydro-alcooliques, des sur blouses, des gants, des lunettes. Gérer la pénurie et réduire les protocoles pour les adapter aux stocks comme le fait la direction du CHU de Toulouse ne protège pas les personnels hospitaliers.
Prendre soin de celles et ceux qui soigneront
Il est intolérable que les personnels hospitaliers soient traités de cette manière : refus d’autorisations d’absences pour garde d’enfants alors que pour beaucoup d’entre nous les solutions proposées ne peuvent pas fonctionner (problèmes d’horaires, de lieux, enfants en situation de handicap...), retard ou refus dans l’octroi des autorisations d’absence ou de télétravail pour des personnels à risques présentant de graves pathologies ou des femmes enceintes, refus du télétravail pour les personnels administratifs faute de matériel et malgré les consignes de confinement, pressions sur les agents rencontrant des difficultés personnelles, familiales suite au confinement général. Pire encore, les consignes de la direction sont claires pour les agents contaminés ou présentant des symptômes : si vous tenez debout, mettez un masque et venez travailler.
A la veille d’une crise sanitaire majeure dans notre région, nous demandons à la Direction Générale du CHU de faire cesser immédiatement les pressions sur les agents du CHU. Tous les personnels des hôpitaux, soignants ou non, veulent participer à la lutte contre l’épidémie. Personne ne cherche d’excuses pour ne pas venir travailler. Toute forme de maltraitance conduira inévitablement à un épuisement généralisé des soignants. Nous ne pouvons pas nous le permettre dans cette situation.
Le gouvernement, le ministère de la santé, l’ARS, la direction du CHU doivent agir, dès maintenant
Nous contestons vivement la position de la FHF (fédération hospitalière de France, les directeurs d’établissement) qui appelle dans ses déclarations à une mise en place rapide de la loi « ma santé 2020 » dont le cynisme consistera à investir sur des fonds publics et mettre en place une gestion privée : l’intérêt général est incompatible avec une gestion privée, seul le service public peut service public peut servir l’intérêt général.
De même le président a annoncé 300 milliards d’aide sous forme de report de cotisations sociales, or ce sont les cotisations sociales qui financent les hôpitaux, on continue de marcher sur la tête, la T2A, la dette et la taxe sur la salaire doivent être immédiatement supprimés par ordonnance, l’augmentation de 300 euros net mensuel des tous les hospitaliers actée en urgence.
Nous saluons les initiatives de soutien aux soignants qui se déroulent. Nous invitons également la population à appuyer nos demandes urgentes de moyens. Nous l’inviterons à nous soutenir dans nos mobilisations de demain pour que nous puissions retrouver un système de santé public digne de ce nom avec la création de dizaines de milliers de postes, de lits et la réouverture de l’ensemble des services, hôpitaux de proximité et maternités qui ont été fermés ces dernières années.
La CGT CHU Toulouse