C’est en tout cas le constat rapporté le 28 octobre dernier dans le rapport de l’ONG Freedom House (ici) !
C’est que l’on approche (trop) près d’un Patriot Act à la française, contrairement à ce que l’on nous a martelé à travers tous les médias ! Avec la deuxième fournée de la loi sur le renseignement, votée par le Sénat le 27 octobre dernier et légalisant la surveillance de masse internationale, l’Etat étoffe toujours plus sa panoplie de Big Brother, qui n’a plus grand-chose à envier aux ténors du domaine, NSA (National Security Agency) en tête (voir ici)
La loi sur le renseignement, dont le projet initial précède les attentats Charlie hebdo, permet dès à présent d’assurer une surveillance de masse, généralisée et légale, non seulement à l’intérieur mais également hors du territoire français (plus de précisions ici). Malgré une tentative d’opposition trop faible pour établir un rapport de force face à cette loi et ses mesures liberticides, partis et organisations (dont le NPA a été partie prenante) n’ont pu empêcher ce recul net de nos libertés et de notre vie privée sur Internet (communiqué ici).
Concrètement, la loi sur le renseignement amène deux aspects importants :
– La pose de dispositifs dits « boites noires » entre tous les FAI (Fournisseurs d’Accès Internet) du territoire et leurs clients (la population française) capables de traiter et enregistrer l’intégralité des communications Internet (réseaux sociaux, mails, chats, forums, tous les espaces d’expressions)
– La main mise sur ces dispositifs et leur utilisation par le Premier Ministre : en effet, le seul garde-fou, la CNCTR (Commission Nationale de Contrôle des Techniques de Renseignement) ne peut déposer qu’un avis strictement consultatif concernant une mise sous surveillance. La décision finale revient… au Premier Ministre !
Cette loi ne représente en réalité qu’un outil de contrôle supplémentaire, permettant la traque ainsi que la mise au silence de la moindre contestation qui ferait grimacer le premier ministre ou son gouvernement. Cet instrument de contrôle s’ajoute à l’armurerie dont dispose déjà l’État, qui n’a de cesse de renforcer son arsenal répressif. Cette fois, c’est l’espace numérique, déjà sérieusement menacé par les entreprises capitalistes et le TAFTA, qui est le nouveau terrain à investir : la liberté d’expression, d’opinion, de débats publics sont désormais surveillés, consignés et catalogués. L’État dispose des moyens techniques et légaux, reste plus qu’à piocher !
Comme Edward Snowden l’a déjà dénoncé en 2013, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande ou encore le Canada pratiquent déjà la surveillance de masse, à travers des efforts coordonnés, des ressources partagées et un éventail large de données collectées, sur l’intégralité du globe. L’État français vient de rentrer dans la grande famille des états orwelliens, prêts à tous les moyens pour maintenir le contrôle de sa population...
Après tous, avec la montée de l’extrême droite et des idées réactionnaires, qui sera l’heureux-se élu-e à pouvoir disposer de cet instrument après le mandat de François Hollande ?...
Refusons la surveillance de masse ! Non à la loi du renseignement ! Battons-nous pour un Internet libre, accessible et au service de la population, pas d’un Etat !