Une grève générale ne se décrète pas, elle se construit. Une centaine de syndicalistes (CGT, SUD, CNT, CNT-SO, FSU, Conf’ paysanne, UTG, LAB, etc.) appellent à faire de la journée du 31 mars une réussite, et proposent une « contre-offensive » avec « des revendications qui permettent de rassembler ». En réaffirmant, à l’inverse d’El Khomri, que c’est la réduction du temps de travail qui fera reculer le chômage.
Le projet de loi El Khomri est une insulte au monde du travail. Rarement l’attaque aura été aussi grave. Avec l’inversion de la hiérarchie des normes qui permet aux accords locaux au rabais, obtenus sous la pression, de se substituer aux accords de branche ; en lançant l’offensive contre l’outil syndical avec la promotion des référendums-bidons en entreprise ; en organisant et généralisant la précarité, la flexibilité et en facilitant les licenciements, c’est une dégradation majeure du temps et des conditions de travail de millions de salarié.e.s que prépare activement le gouvernement.
À nous de nous préparer tout aussi activement à l’en empêcher ! Tout ce que mérite un tel projet de loi c’est une riposte déterminée et massive des travailleuses, des travailleurs, du privé comme du public qui doivent converger, et de la jeunesse. Et pour ça, c’est le blocage de l’économie qui est à l’ordre du jour.
Le 9 mars, nous étions des centaines de milliers à battre le pavé. Pour nombre de salarié.e.s qui composaient la majorité des cortèges, la grève s’imposait. Et depuis le 17 mars, journée nationale de mobilisation appelée par les organisations de jeunesse, des dates de grève dans différents secteurs professionnels sont annoncées ; le 24 mars, nouvelle journée de mobilisation, le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres, avec sans doute quelques effets d’annonces destinés à faire croire que la copie a été revue : nous le disons tout net, le projet de loi n’est ni amendable, ni négociable et seul son retrait, total, s’impose.
Enfin le 31 mars, la grève interprofessionnelle est à l’ordre du jour. Cette grève doit être activement préparée et nous pouvons profiter pour ça du calendrier d’action qui se dessine jusque-là pour renforcer la mobilisation. La seule manière de gagner et de faire plier le gouvernement, c’est de bloquer l’économie. Les travailleurs et les travailleuses doivent en effet prendre leurs affaires en mains dans cette lutte et ne doivent pas s’en remettre à des politiciens ou politiciennes qui n’ont que les élections de 2017 en vue. Et pour bloquer l’économie, ce qu’il faut c’est d’abord réussir la grève du 31 mars et préparer sa généralisation et sa reconduction partout où c’est possible dans les jours et semaines qui suivront !
Alors nous obtiendrons le retrait du projet de loi El Khomri. Alors nous pourrons préparer la contre-offensive, NOTRE contre-offensive en popularisant des revendications qui permettent de rassembler, sur lesquelles les équipes syndicales pourraient s’engager ensemble, à la base et dans l’unité. La réduction du temps de travail à 32 heures par semaine, sans réduction de salaires, ni flexibilité, sans arnaque à la clef comme l’ont été dans de nombreux secteurs les « 35 heures-Aubry », voilà par exemple ce qu’il est urgent de mettre en avant pour contrer les dégradations des conditions de travail et imposer des créations d’emplois.
Tout cela, nous nous engageons à le mettre en débat auprès de nos collègues, dans nos structures syndicales, dans les intersyndicales auxquelles nous participons. Nous sommes certain.e.s que ces préoccupations, nombreuses et nombreux sont les syndicalistes qui les partagent. Quelles que soient les appartenances syndicales, nous les appelons à rejoindre cet appel, à en proposer la signature à leur structure syndicale et à mutualiser les informations sur la mobilisation sur le blog lié à cet appel.
Cet appel se double d’un blog, onbloquetout.org, dédié à partager les informations sur la lutte syndicale contre la loi "travail", et à rassembler les signatures de syndicalistes, mais aussi de structures (sections, syndicats, fédérations, UL, UD, etc.)
Christian Agon (CGT IBM),
Eric Amy (CNT Boulanger Hénin Beaumont)
Sylvain Apostolo (Confédération paysanne),
Enaut Aramendi (LAB),
François-Xavier Arouls (Solidaires Groupe RATP),
Christine Avenel (CGT Territoriaux Saint-Brieuc),
Dominique Bacha (SUD/Sifp Territoriaux du Gard),
William Battault (Cheminot CGT Malesherbes),
Jérémy Berthuin-Uhl (Solidaires Gard),
Claire Bidon (Solidaires étudiant.e.s Paris-VIII),
Dominique Blanch (SNUipp-FSU Aude),
Dominique Blivet (SUD Rural Territoires),
Nathalie Bonnet (Fédération SUD Rail),
Antoine Boulangé (CGT enseignement privé Créteil),
Cindy Briguet (CNT Santé-Social CT Lorraine),
Martial Chappet (Solidaires Paris),
Antoine Chauvel (SNUipp-FSU 72),
Nara Cladera (UL Solidaires Comminges),
Marie-Anne Clément (CGT éduc’action 41),
Philippe Colon (CNT garages Renault groupe GGBA),
Quentin Dauphiné (FSU),
Cybèle David (SUD éducation 93),
Stéphane Degl’innocenti (SUD hôpitaux de Saint-Denis),
Laurent Degousée (SUD Commerce),
Fabien Delmotte (CNT-Solidarité ouvrière),
Etienne Deschamps (CNT-Solidarité ouvrière),
Jean-Marc Destruhaut (CGT AXA),
Emilie Devriendt (Snesup-FSU),
Gaëlle Differ (Fédération SUD PTT),
Dominique Dubreuil (CGT retraitée Inspection du travail),
Bertrand Dumont (Solidaires Groupe RATP),
Jean-Luc Dupriez (UL CGT Carquefou),
Peggy Durlin (SUD Crédit Agricole Mutuel),
Simon Duteil (UL SUD/Solidaires Saint-Denis),
Mohamed El Mahrouss (SUD Hôtellerie-Restauration),
Karim Eljihad (Syndicat Local Construction CGT 37),
Marius Faure-Brac (Solidaires étudiant-e-s Grenoble),
Arnaud Fonteny (SNEP-FSU Loiret),
Henri Fourtine (SNASUB-FSU),
Rémy Frey (US CGT Commerces et services Gibert Joseph),
Philippe Gaser (Union syndicale de la psychiatrie Languedoc-Roussillon),
Edouard Gloanec (SUD Santé-Sociaux Gard Lozère),
Laurent Godard (Solidaires Draguignan),
Guillaume Goutte (Syndicat des correcteurs CGT),
Eddy Guilain (UL CGT Douai),
Gaétan Helon (Syndicat Etudiant.e.s et Lycéen.ne.s-CGT valenciennois),
Hortensia Inès (CNT-SO éducation),
Stanislas Jaunet (Cheminot CGT Nantes),
Ronan Jeanne (CGT Chômeurs Lorient),
Raymond Jousmet (Snes-FSU),
Mohamed Khenniche (Solidaires Industrie),
Sylvère Labis (syndicat des retraités interpro CGT du Florentinois),
Christel Lacaille (SUD Solidaires MATMUT Ile-de-France),
Kaou Lampriere (Solidaires Ille-et-Vilaine),
Catherine Laurenti (FSU),
Isabelle Le Roux-Meunier (CGT Banque de France),
Emmanuelle Lefevre (SNUipp-FSU Loire Atlantique),
Chantal Legeais (CNT-Solidarité ouvrière du Nettoyage Rhône-Alpes),
Jean-Yves Lesage (Syndicat Général du Livre CGT),
Philippe Levet (SNUipp-FSU),
Claude Lévy (CGT Hôtels de Prestige et économiques),
Nathalie Loinsard (CGT Santé Ile-et-Vilaine),
Alexis Louvet (CGT RATP Bus),
Grégory Marchand (CGT éduc’action 92),
François Marchive (Solidaires Isère),
Cathy Menard (SUD Culture-Solidaires Loiret),
Bruno Menguy (CNT-Solidarité ouvrière Hôtellerie-Restauration Paris),
François Millet (SNU Pôle Emploi FSU),
Marie-Line Mongin (SUD Santé Sociaux Rhône),
Franck Monvoisin (CNT-Solidarité ouvrière de la Société Oent nettoyage),
Grégoire Nadin (SNTRS CGT),
David Nimeskern (CNT usine Renault SOVAB Batilly),
Hélène Ohresser (Solidaires Bouches-du-Rhône),
Louise Paternoster (SUD éducation 93),
Ramón Pino (Syndicat parisien des diffuseurs de presse CGT),
Julien Plaisant (Solidaires Val-de-Marne),
Thierry Porré (Syndicat des correcteurs CGT),
Jeronimo Prieto (LAB),
Yves Quignon (UL CGT Douai),
Hugo Reis (Fédération SUD PTT),
Eddy Reyes (CGT Cheminots 30),
Valérie Richard (CFDT Décathlon Lorraine),
Julien Rodrigues (CGT Services publics),
Théo Roumier (Solidaires Loiret),
Olivier Sagette (CGT Paris – Banques),
Mathieu Santel (SUD Aérien),
Eric Santinelli (Fédération SUD Rail),
Marie-Paule Savajol (CGT éduc’action Orléans-Tours),
Jérôme Schmidt (Fédération SUD énergie),
Frédéric Siméon (CNT Wolters Kluwer France),
Eric Sionneau (Solidaires Indre-et-Loire),
Pierre Stambul (FSU),
Damien Steiner (CGT Cultura),
Stéphane Thiel (CNT garages Renault groupe GGBA),
Vincent Touchaleaume (STEG UTG Cayenne, Guyane),
Julien Troccaz (Solidaires Savoie),
Sylvie Vénuat (SNICS-FSU Loiret),
Olivier Vinay (FSU),
Elise Vinauger (section SUD éducation Université d’Orléans),
Christian Zueras (CGT Hautes-Pyrénées)…