Le 23 mai, le ministre des transports a annoncé que la SNCF devait organiser son propre démantèlement. Le gouvernement contraint la SNCF à se séparer de sa filiale SAS FRET SNCF et ses 5000 salariéEs, et abandonner au privé une grande partie de son activité marchandise (30% des trains et 40% des biens immobiliers de Fret SNCF). Les cheminotEs transférés dans les nouvelles filiales créées par l’entreprise ne conserveront pas les accords d’entreprises sur les conditions de travail, les salaires, la cessation progressive d’activité, le temps partiel, les facilités de circulation, etc. Tous ces accords devront être renégociés ! Plusieurs centaines de cheminotEs seront reclasséEs.
La direction de la SNCF et le gouvernement s’abritent (et mentent) derrière l’Europe pour faire avancer leur agenda libéral, « polyvalence, productivité et dumping social ». Même si la Commission Européenne n’impose rien pour le moment et encore moins dans le calendrier contraint fixé par le gouvernement et les dirigeants de Fret SNCF.
Défendre le fret c’est défendre les droits et les conditions de travail des travailleuses et travailleurs de la SAS FRET SNCF,.
Mais, défendre le service public du fret c’est aussi défendre une certaine idée du transport dont nous avons besoin aujourd’hui face aux urgences environnementales.
Le transport routier représente près de 30% des émissions de GES (Gaz à effet de serre) qui continuent à augmenter. C’est un des secteurs où des efforts importants doivent être faits pour limiter le recours aux énergies fossiles. Renforcer le ferroviaire est une obligation au regard des enjeux climatiques. Or en France, le transport ferroviaire ne représente que 10% de l’ensemble du transport des marchandises. Le doublement du trafic ferroviaire est une des conditions de l’atteinte des objectifs climatiques pour 2030
La remise en cause du mode de transport le plus décarboné est une injustice pour les salariés et leurs syndicats, vent debout contre ces mesures, mais aussi une aberration écologique : « on ne peut pas parler d’écologie et démanteler Fret SNCF ».
Aux côtés des cheminotEs, le NPA se mobilise pour une politique alternative du fret qui respecte les droits et les statuts de salariéEs, renforce le service public et participe à la lutte contre le réchauffement climatique ?
Améliorer le réseau ferroviaire, encourager le transport marchandise par le rail, ne pas le livrer aux intérêts privés sont des revendications autant sociales qu’environnementales.