NPA Haute-Garonne
  • Non à la destruction des lycées pro : soutien à la mobilisation du 18 octobre !

    13 octobre 2022

    On y est. Après plusieurs réformes réduisant les moyens des lycées pros, vidant peu à peu leurs effectifs et rendant flou leur rôle scolaire, Macron se charge en personne de leur déconstruction en faisant de cette réforme un cheval de bataille de son quinquennat et de sa communication.

    Heureusement, un large front syndical et divers collectifs appellent à se mobiliser le mardi 18 octobre pour faire reculer la réforme prévue pour être appliquée dès septembre 2023. Une première résistance à soutenir, faire connaître, construire et renforcer !

    La réforme, assez simple en soit

    Elle s’illustre en particulier par une augmentation de 50 % des stages en entreprise qui sont déjà de 22 semaines sur 3 ans. L’impact mécanique à venir si elle passe étant des heures d’enseignements rabotées au maximum pour faire tenir le calendrier. Par ailleurs, ce nouveau cadre s’appuierait sur le dispositif "avenir" qui ont lieu dès la 5ème au collège pour venir parler aux élèves (recrues ?). On imagine bien Total parler écologie et protection des écosystèmes.

    Depuis juillet, la formation professionnelle des élèves est d’ailleurs passée sous la tutelle du ministère du travail en plus de celle du ministère de l’éducation. Comme un goût de retour au 19e siècle. En Macronie, mais aussi en Lepénie, la scolarité n’est plus qu’un supplément d’âme ou pire un mal à abattre. L’objectif étant - citons-les - "une école ouverte sur le monde du travail". Tout est dit, un élève n’étant plus qu’une manne économique à rentabiliser, dans le délai le plus court.

    Des conséquences très lourdes pour les jeunes

    Les conséquences sont multiples. La réduction des heures d’enseignements conduit de facto à de nombreuses lacunes et amènent à voir l’obtention du diplôme s’éloigner. Car ce ne sont pas tant les stages qui font défaut dans la validation du BAC pro, mais bien les enseignements. De ce fait, les BAC pros sont par ailleurs les moins validés, loin derrière les bacs technologiques et généraux. D’ailleurs pour beaucoup d’élèves de ces établissements, la plateforme ParcourSup n’attribuent aucune proposition en comparaison des autres types de lycées ! Le message est assez simple, il n’est pas prévu que les lycéen.nes professionnel.les regardent vers des études supérieures mais seulement vers le travail immédiat.

    De même, l’augmentation du temps de stage peut conduire à ce qu’une série de secteurs en difficulté ou très spécifiques ne puissent plus accueillir les élèves, donc à ne pouvoir réaliser leur stage et au final valider leur année. Ou au contraire, amener nombre d’entreprises à profiter de cette manne très rentable, jeune et vigoureuse pour réaliser la basse besogne et non l’apprentissage réel de compétences et d’une profession, ce qui s’observe d’ailleurs déjà sur des stages courts.

    Dans ces situations extrêmement défavorables aux élèves, le risque d’être victime des discriminations ou de pressions est fortement accru. Que ce soit en amont pour se voir accepter un stage ou pendant son déroulement où le sexisme et le racisme peuvent être multipliés. En particulier pour celles et ceux qui ont un ou plusieurs handicaps, car dans une "une école ouverte sur le monde du travail", leur place n’est pas prévue. Le monde scolaire et du travail l’illustrant au quotidien.

    Mais avec un changement d’encadrement des stages qui menace, où l’entreprise devient omniprésente et le prof en effacement, c’est bien le suivi global, l’aiguillage et la défense de l’élève qui sont condamnés. Nous sommes devant un recul majeur des droits des enfants et des adolescents et un recul historique où l’enfant est en passe de redevenir un.e travailleur.ses de plus en plus tôt au détriment de son épanouissement et de la découverte de son monde.

    Soyons raisonnables, exigeons l’impossible !

    Le NPA soutient pleinement les initiatives autour de cette journée de mobilisation et appelle à renforcer les suivantes qui ne manqueront pas d’arriver, jusqu’au retrait de la réforme, il le faut. Au-delà, c’est la question du projet de société collectif proposé à la jeunesse qui est en question. Il doit évidemment se faire pour la jeunesse, mais aussi et surtout par la jeunesse ! La scolarité et la formation professionnelle ne peuvent plus se faire sous manque de moyens continus, en sous-effectifs, en stigmatisant les lycées pros comme des lycées béquilles pour jeunes en difficultés. C’est bien le gouvernement et sa politique qui met élèves et établissements en difficultés profondes.

    Œuvrons pour une scolarité critique, riche en expériences, qui ne soit pas l’antichambre de l’exploitation, mais le lieu d’épanouissement des jeunes tout en étant écologique et sociale sur le fond et sur la forme : locaux, contenu pédagogiques, alimentation, perspectives d’études ou de métier. Plus largement : place dans la société, liens avec le quartier, activités culturelles et sportives. Des idées naissent les possibilités.