Après l’avis du Conseil constitutionnel qui, sans surprise, a validé l’odieux recul de l’aĝe légal de départ à la retraite à 64 ans, Macron a promulgué dans la nuit la loi sur la réforme des retraites, sans attendre les deux semaines que lui donnait le fonctionnement des institutions pour le faire.
Commettant sa forfaiture en plein cœur de la nuit, il évacue aussi la proposition des forces politiques de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) de soumettre la loi à une délibération de l’assemblée nationale, comme cela a été réclamé hier soir. Preuve que les institutions de la Vème République sont taillées sur mesure pour les politiques autoritaires qui accompagnent la mise en place des reculs sociaux, et qu’une véritable démocratie, où les exploitéEs et les oppriméEs prennent leurs affaires en main, passe par la rupture avec ces institutions.
Procédure accélérée de « débat » à l’assemblée nationale, passage au 49.3, répression des manifestations (avec encore hier soir des centaines d’arrestation dans tout le pays)... Macron ne connaît que le coup de force, cela alors que, plus que jamais, son projet de contre-réforme, son gouvernement, son pouvoir, sont illégitimes aux yeux du plus grand nombre.
La bataille pour le retrait de la contre-réforme n’est donc pas terminée. D’abord parce que la grève peut redémarrer dans une série de secteurs toujours mobilisés, mais aussi parce que nous avons les moyens de réussir de nouvelles journées de mobilisation. Dans ce cadre, la journée de lutte internationale des travailleurs, le lundi 1er mai, doit être marquée par un déferlement populaire dans
toutes les rues. Pourquoi ne pas en faire une grande manifestation nationale avec montée à Paris, pour donner l’expression la plus massive à la colère populaire contre Macron et son pouvoir inique ?
Contre la volonté de la très grande majorité de la population, contre la justice sociale et les intérêts du monde du travail, Macron le libéral-autoritaire fanfaronne et assène que « ne rien lâcher » serait sa « devise ». Nous n’avons pas dit notre dernier mot, et la détermination de notre camp social est intacte. S’il le faut, nous irons chercher Macron chez lui !
Montreuil le samedi 15 avril 2023