Communiqué du NPA
Devant le Haut conseil à l’action climatique, le discours de Macron consacré à la politique énergétique a commencé par un terrible aveu de sa part : « Nous avons fait trop peu ». Si le Président entend parler de sa politique en direction des classes populaires, on pourrait même rajouter que dire cela, c’est déjà trop… En effet, ce discours censé répondre en particulier au mouvement des Gilets jaunes a été la plus belle illustration d’une fin de non recevoir de la colère populaire qui s’exprime partout depuis plusieurs semaines. D’abord parce que Macron le dit et le répète : le cap ne changera pas, car il est « juste et nécessaire »…
En matière énergétique, cela veut d’abord dire qu’au delà des mots ronflants sur les énergies renouvelables, la nécessité de se « désintoxiquer des énergies fossiles », l’essentiel reste. Ainsi, rappelant l’objectif des 50 % de nucléaire renvoyé à 2035, il rajoute que « réduire la part du nucléaire, ce n’est pas renoncer au nucléaire ». Et Macron de réaffirmer sa foi dans l’énergie nucléaire, l’EPR, etc.
Du côté sonnant et trébuchant, 9 milliards sont mis sur la table pour la transition énergétique, essentiellement on s’en doute pour les caisses des grandes entreprises du secteur… Ceux d’en bas, eux, devront se contenter de belles paroles et d’explications un brin condescendantes… avec pour commencer l’annonce d’un débat national de trois mois sur la transition énergétique. Un débat que Macron promet de mettre à profit pour réfléchir à la façon dont les taxes sur les carburant pourraient s’adapter aux fluctuations du marché afin de ne pas pénaliser les porte-monnaies. Une heure de blabla… pour répondre au mouvement des Gilets jaunes qu’il est temps de débattre !
Ce n’est donc pas avec cet exercice laborieux sur le discours de la méthode que le pouvoir va éteindre le mécontentement, pas plus qu’en recevant des représentants des Gilets jaunes cette après-midi. Macron qui dit « entendre la juste part de colère » ne pourra pas jouer longtemps au petit jeu de la division entre les bons manifestants et les mauvais casseurs, comme il a encore tenté de le faire durant ce trop long discours. L’action des Gilets jaunes est légitime et elle continue. Le mouvement ouvrier, la gauche sociale et politique, seraient bien inspirés d’être à l’offensive, de créer les convergences nécessaires pour obliger le pouvoir à reculer. Prendre des initiatives pour amplifier le mouvement contre la vie chère et défendre les revendications du monde du travail : contre l’injustice fiscale, pour des augmentations de tous les revenus du travail, pensions, allocations, embaucher massivement pour développer les services publics, investir dans les transports publics, financer la transition énergétique et pas le capitalisme relooké en vert… Pour cela nous aurons besoin de toutes les forces afin de bloquer l’activité économique, par la grève. L’heure doit être à fédérer les colères contre la politique d’un gouvernement qui n’entend pas bouger d’un iota.
Montreuil, le 27 novembre 2018