Communiqué du 14 février 2017
Source : Réseau "Sortir du nucléaire"
Au printemps 2016, l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs (Andra) a entamé dans le Bois Lejuc, près de Bure, des travaux en vue de la construction de Cigéo, un projet d’enfouissement en profondeur des déchets radioactifs les plus dangereux. C’est en ce lieu stratégique que pourraient être implantés l’accès aux galeries souterraines et les puits d’aération qui évacueraient les gaz radioactifs. Sans aucune autorisation préalable, et alors même que la demande d’autorisation de création n’a pas encore été déposée, l’Andra avait commencé des forages, défriché plus de 7 hectares de feuillus en pleine période de nidification et construit un mur de béton de plus d’un kilomètre de long autour du bois !
Ces travaux ont été déclarés illégaux par la justice le 1er août 2016 et le mur abattu par des centaines de personnes lors d’une grande action collective, mi-août. Depuis, plusieurs dizaines de personnes se relaient pour habiter en permanence le Bois Lejuc et le préservent ainsi de la destruction et de la reprise des travaux. Des cabanes ont été construites dans la forêt et à la cime des arbres et de nombreuses activités et rencontres conviviales y sont régulièrement organisées.
Cette occupation est d’autant plus légitime que la propriété de l’Andra sur le Bois Lejuc est contestée. Ce bois communal lui avait été cédé contre l’avis de la majorité des habitants de Mandres-en-Barrois, suite à une délibération du conseil municipal tenue le 2 juillet 2015 à 6 h du matin dans une salle gardée par des vigiles, avec un vote à bulletins secrets, entaché d’irrégularités. L’annulation de cette délibération a d’ailleurs été proposée par la rapporteure publique du Tribunal administratif de Nancy, qui doit statuer sur ce sujet le 28 février suite à un recours porté par des habitants.
Depuis que les militant.e.s sont présent-es dans le Bois Lejuc, les habitant.e.s de la commune, à qui ce bois n’aurait jamais dû être soustrait, peuvent à nouveau s’y promener librement. Or depuis quelques mois l’Andra souhaite expulser les occupant.e.s et anticipe la reprise des travaux. L’Agence a mis en place une stratégie de tension, en multipliant les incursions dans le bois et près des lieux de vie des militant.e.s, se livrant même, à plusieurs reprises, à des actes de violence. Une jeune femme a été blessée par des vigiles et le responsable des acquisitions foncières de l’Andra a même été observé vidant une bouteille de produit inflammable sur des militant.e.s à terre !
Pour refuser cette expulsion et le passage en force de l’Andra, l’ensemble des opposant.e.s à Cigéo appelle à des actions de soutien décentralisées du 14 au 18 février, puis à une manifestation sous le mot d’ordre « Le 18 février, qu’ils nous expulsent ou pas, on sera dans le bois ! ». Ce rassemblement se veut festif, ouvert aux familles, à toutes les sensibilités et modes d’action. Des ateliers d’autoconstruction et des initiations à l’escalade dans les arbres sont prévus pour permettre à ceux qui le souhaitent de mieux découvrir la beauté de cette forêt que l’Andra veut raser.
Le Réseau “Sortir du nucléaire“ appelle les militant.e.s antinucléaires, dans toute leur diversité, à rejoindre ces mobilisations pour protéger la forêt, soutenir les militant.e.s et habitant.e.s et dire non à Cigéo et au nucléaire !