« Les semaines à venir seront difficiles »… Au moins on ne pourra pas dire que Macron, à l’occasion des traditionnels vœux présidentiels, ne nous aura pas prévenus. Face au « raz-de-marée » du Covid-19, les décisions de l’exécutif témoignent de l’impuissance du pouvoir. Sa politique sanitaire s’enlise, et Macron en est réduit à un « pari » à hauts risques pour la santé de la population.
Alerte sanitaire, politique autoritaire et inefficace
Après avoir une nouvelle fois minimisé le danger alors que le nouveau variant flambait déjà en Europe, le pouvoir a été brutalement confronté à la réalité : près de 100 000 contaminations comptabilisées le 24 décembre, 170 000 le 27, 232 000 le 31....
Misant tout sur la nécessaire vaccination sans se donner les moyens de convaincre les réticentEs, il n’a plus que quelques mesurettes et surtout la contrainte comme politique. « Les devoirs passent devant les droits », a dit Macron. Aussi, le gouvernement fait peser principalement le poids des contraintes sur les non vaccinéEs, en asphyxiant leur vie sociale, voire en les privant d’emploi et de salaire. Un projet de loi discuté à la hâte au Parlement veut transformer le pass sanitaire en pass vaccinal, uniquement accessible à ceux qui auront eu trois injections…
Leur premier impératif reste la poursuite sans entrave de l’activité économique, c’est-à-dire faire tourner la machine à profits. La production doit continuer à tout prix pour ne pas « mettre le pays à l’arrêt », malgré chaque jour des dizaines de milliers de contaminés et de « cas contacts ». C’est dans cette « logique » qu’il faut comprendre, dans l’improvisation permanente (avec un énième protocole annoncé à quelques heures de la rentrée), ses mesures illisibles et inefficaces dans les établissements scolaires. Alors que le nouveau virus se répand massivement dans la jeunesse, la rentrée a été maintenue en allégeant les mesures servant à briser les chaînes de contamination (isolement des élèves malades et des cas contact, fermeture possible des classes), sans mesures de protection (filtres à air…).
Nos vies valent plus que leurs profits
À l’inverse de ce que fait le gouvernement, des mesures sont nécessaires pour répondre à l’urgence sanitaire. Des moyens massifs pour dépister fréquemment, notamment dans les écoles et l’ensemble des services publics, avec la gratuité des masques et des tests ; une vaccination de masse qui passe par la conviction et non la contrainte ; la levée des brevets, condition pour que cette vaccination soit effective sur l’ensemble de la planète afin d’éviter l’émergence de nouveaux variants ; de nouveaux moyens (matériels et humains) pour l’hôpital public, « quoi qu’il en coûte »…
L’année qui s’ouvre est lourde de dangers, en particulier avec une extrême droite qui imprime sur la campagne présidentielle une empreinte dangereuse pour l’ensemble de notre camp social. Et covid ou pas, l’offensive des capitalistes va inlassablement continuer. La journée de grève et de mobilisation du jeudi 27 janvier peut être une première réponse du monde du travail.
En ce début d’année, nos vœux, c’est donc en direction de toutes celles et ceux qui subissent ce système injuste et inégalitaire que nous les formulons. Qu’ensemble, collectivement, nous relevions la tête pour prendre nos affaires en main, pour nous occuper de politique avant qu’elle ne s’occupe de nous, pour lutter afin de dégager Macron et ceux qui lorgnent sur son poste — Pécresse, Le Pen et Zemmour en tête, pour une gauche anticapitaliste qui assume de vouloir révolutionner la société. C’est en particulier ce que nous entendons porter dans les urnes en avril avec la candidature de Philippe Poutou, ouvrier licencié.
Urgence anticapitaliste : en 2022, reprenons ce qu’ils nous ont volé !
Le mardi 4 janvier 2022