Le petit bout de phrase de Henri Peña-Ruiz, « On a le droit d’être islamophobe », prononcé lors d’un atelier de l’Université d’été de la France Insoumise, fin août à Toulouse, a suscité nombre de réactions de militant.e.s et de collectifs antiracistes. Et particulièrement à Toulouse.
Qu’a dit exactement Henri Peña-Ruiz ?
« On a le droit d’être athéophobe comme on a le droit d’être islamophobe. En revanche, on n’a pas le droit de rejeter des hommes ou des femmes parce qu’ils sont musulmans. Le racisme, et ne dévions jamais de cette définition, sinon nous affaiblirons la lutte antiraciste, le racisme c’est la mise en cause d’un peuple ou d’un homme ou d’une femme comme tel. Le racisme antimusulman est un délit. La critique de l’islam, la critique du catholicisme, la critique de l’humanisme athée n’en est pas un ».
S’il ne s’agissait que de la liberté de critique des religions, nous ne pourrions qu’être d’accord ! Mais alors pourquoi utiliser un terme qui désigne clairement un racisme spécifique – comme l’antisémitisme – et qui s’est progressivement imposé, dans les institutions internationales aussi bien que dans les dictionnaires ? Et quelle que soit la définition que peut donner Henri Peña-Ruiz de l’islamophobie, il participe, qu’il le veuille ou non, à la diffusion de l’idée selon laquelle il y aurait en France un « problème » avec l’Islam qui justifierait une hostilité particulière à son égard.
Alors que les thèses de l’extrême-droite rencontrent un écho toujours plus large dans de nombreux pays, il ne peut y avoir de tergiversation : non, on n’a pas le droit d’être islamophobe, et on a le devoir de lutter contre l’islamophobie.
Le NPA 31