Auteur : Côme
A Toulouse le 115 est débordé, la mairie et la préfecture n’appliquent pas la loi de réquisition de 1945. Les logements et bureaux vides explosent. Les sans-abris se multiplient. C’est dans cette ambiance que 36 sans-abris, soutenu-e-s par le DAL Toulouse, se regroupent et commencent à lutter pour un toit décent !
Le jeudi 11 février, les 36 sans-abris et le DAL occupent le conseil régional pour leurs revendications. Au même moment, les salarié-e-s du 115, en grève, font une action. Le ministère débloque 825 000 euros mais ne règle pas le problème des sans-abris qui demandent un toit. La préfecture propose des places d’hébergement pour les femmes, elles refusent par solidarité. C’est une solution globale pour les 36 ou rien ! Le jeudi 18 février, les sans-abris décident d’installer un campement sur la place centrale de Jean-Jaurès. Quoi de mieux que cette place pour empêcher les autorités de détourner les yeux, de convaincre directement la population, de médiatiser la lutte ? C’est chose faite, la lutte prend de l’ampleur, les soutiens alimentaires, matériels et financiers affluent de la part d’associations et de la population. Une pétition regroupant plus de 500 signatures est lancée. Dans un climat rigoureux mais avec une solidarité sans égale, les somalien-nes, les bulgares, les géorgien-nes et les français-es du campement se serrent les coudes en s’organisant. La préfecture et la mairie sont dépassées, un procès a lieu et demande l’expulsion immédiate et 2500 euros d’amendes. Grâce à l’avocate du DAL Toulouse, la juge décide de les laisser passer le week-end et ne requière pas d’amende. Mardi matin, devant l’ampleur de la mobilisation, la préfecture décide de crever l’abcès en expulsant les sans-abris et le DAL. La détermination ne retombe pas, bien au contraire. Profitant de la dynamique, un autre campement est installé l’après-midi même, dans les jardins privés de la basilique Saint-Sernin, à la barbe et au nez des autorités qui ne s’y attendaient pas. Banderoles, tracts, musique, repas en commun et occupation, ça dure jusqu’au vendredi 26 février. La solidarité de la population et des organisations de la ville ne faiblit pas, la détermination des 36 sans-abris et des militant-e-s du DAL non plus. La préfecture recule tout au long de la mobilisation, proposant au début 5 places, puis 15, puis 20 … Au fil des négociations, elle cède le vendredi après une évaluation sociale qui ne fait que constater la situation précaire des 36. La préfecture propose au final l’hébergement dès le soir-même de 27 personnes, 5 autres lundi suivant (elles ont été hébergés grâce au réseau militant pendant le week-end), 4 ayant trouvé une solution la veille de la négociation.
La détermination, la solidarité et la lutte auront payé ! On lâche rien !