Dans le cadre de la journée de grève nationale et interprofessionnelle appelée par la CGT, le rassemblement en défense de l’industrie et des services publics de ce mardi à Toulouse était organisé par l’UD CGT 31. L’annonce d’un millier de présent-e-s est certes optimiste, mais les principaux secteurs étaient représentés (la Poste, mines-énergie, EDF, Safran, Educ-Action, Fercsup, Airbus et sous-traitants, cheminots, finances publiques, santé, conseil général…), avec le soutien et la présence symbolique de la FSU. Contre la mise au pas du monde du travail par le patronat, « chômeurs salariés étudiants retraités tous unis dans la rue » comme le camion-sono de tête l’a diffusé peu avant de partir en manifestation jusqu’à Jean Jaurès, mais aussi contre la répression, c’est le refus réitéré de la loi El Khomri, dans l’esprit des mobilisations d’il y a un an, qui a été martelé. L’appel à un 1er mai combatif, objectif d’un 3e tour social, fut bienvenu, et doit d’ores et déjà mettre dans la perspective, travailleurs-ses, précaires, jeunes de tous horizons victimes de ce système, de nous armer fermement contre les sales réformes et attaques que le prochain monarque de la Ve République ne manquera pas de vouloir faire passer à un cran supérieur.
Toujours aux côtés des travailleurs-ses syndicalistes combatifs-ves, les militant-e-s NPA ne partagent cependant pas l’idée que pour combattre le chômage de masse, la précarité, et défendre les conditions de travail, il faudrait « réindustrialiser la France », stimuler l’activité des grands capitalistes de l’industrie contre la « finance » et les « actionnaires » qui auraient le monopole de la « prédation ». Comme si les grands patrons de l’industrie n’étaient pas eux-mêmes « actionnaires » ou « financiers », à l’image des grands constructeurs de l’automobile qui aujourd’hui gèrent leurs propres banques. Comme si ces mêmes patrons se privaient de nous faire payer leur crise en imposant les augmentations de cadences et l’intensification du travail, la souffrance au travail induite continuant de se payer de suicides dans le secteur public comme dans le privé, à l’image des deux travailleurs de la SNCF qui ont mis récemment fin à leur jour sur leur lieu de travail.
Combattre le chômage de masse passera par « travailler moins pour travailler tou-te-s », soit le partage du temps du temps de travail entre toutes et tous, la baisse du temps de travail à 32 heures par semaine, ou moins si nécessaire, combiné à la hausse des salaires avec un smic au minimum à 1 700 euros net par mois, un CDI (ou un emploi statutaire dans le public) pour tou-te-s pour mettre fin à la précarité, et dans l’immédiat, contre la casse des services public, la création de 1 million d’emplois dans la Fonction publique d’Etat et territoriale. Face à un patronat, qu’il prenne la figure d’un Macron soutenu par Gattaz, d’un Fillon, ou des autres politiciens professionnels de la course à la présidentielle, d’autant plus déterminés à nous imposer leur « solution » au chômage de masse, à savoir la précarité pour tou-te-s, ce sera la mobilisation des travailleurs qui permettra d’arracher ces conquêtes, dans la perspective tout particulièrement de la réquisition sous contrôle ouvrier de tous les secteurs stratégiques de l’industrie et du secteur bancaire. C’est en tout cas ce que le militant CGT sûrement le plus connu après Philippe Martinez, notre candidat ouvrier à l’élection présidentielle Philippe Poutou, actuellement en grève à Ford-Blanquefort avec ses collègues pour la défense des emplois menacés, défend dans son programme !
Notons que cette mobilisation toulousaine du 21 mars s’est tenue en même temps qu’un rassemblement en soutien aux migrantEs appelé devant la préfecture par un arc syndical et associatif large. Faisons en sorte que la manifestation contre le meeting toulousain du FN du 15 avril, déjà appelée par l’intersyndicale CGT-FSU-Solidaires et l’assemblée initiée par l’Union Antifasciste Toulousaine, puisse s’ouvrir à un front unique des plus larges de toutes les organisations du mouvement ouvrier et démocratiques : c’est ainsi que l’on fera taire le parti frontiste, qui est le parti bourgeois, nationaliste et xénophobe, le plus antisocial et le plus anti-ouvrier qui soit.
NPA 31
Toulouse, le 22 mars 2017