Street-Médics qui procurent les premiers soins aux manifestantEs blesséEs par la Police à Toulouse
Si vous n’êtes informé que par la presse nationale ou locale vous n’avez aucune chance de savoir ce qui se passe dans les manifestations des samedis. Celle-ci en effet ne fait que reprendre les communiqués du ministère de l’Intérieur, de la Préfecture et des syndicats de policiers.
Pourtant touTEs ceux et celles qui ont participé à ces manifestations, en particulier à Toulouse, sont révoltéEs par le degré atteint par les violences policières et par la répression judiciaire inédite que subit le mouvement des Gilets jaunes, comme le dénonce Amnesty International ou la Ligue des Droits de l’Homme.
Un peu partout dans le pays, les violences policières ont fait au moins une morte et des dizaines de blesséEs graves : des tirs de flashballs, de grenades de désencerclement ou de GLI-F4 (TNT) arrachent des mains, crèvent des yeux, brisent des mâchoires… A Toulouse, Benoît a été atteint au visage le 1er décembre et a été dans le coma pendant 3 semaines. Le samedi 29 décembre, un homme a été grièvement blessé à l’œil sans que cela n’émeuve particulièrement le préfet... Bref, ils blessent, souvent gravement, des personnes qui en général n’ont rien fait d’autre que de se trouver dans un rassemblement ou une manifestation de Gilets jaunes… Des matraquages en règle ont lieu et les images de violences policières contre des manifestantEs isoléEs, et souvent à terre, se multiplient sur les réseaux sociaux.
Ainsi, la répression policière est la seule réponse d’Emmanuel Macron et de son gouvernement à la contestation sociale justifiée et salutaire dont ils font l’objet. L’achat par le pouvoir d’un stock inédit de grenades lacrymogènes, et l’acquisition récente de 450 lanceurs de flashballs multi-coups et de 1280 nouveaux lanceurs mono-coups, montrent bien que la violence et la répression voulues par le gouvernement sont appelées à s’aggraver dans un proche avenir. Ce qu’a confirmé le premier ministre en préparant une loi anti-casseurs qui remettrait en cause le droit de manifester. Nous dénonçons par ailleurs l’utilisation de plus en plus systématique des arrestations préventives, héritage de Sarkozy, qui permet de placer en garde à vue sur simple présomption.
Mais en faisant le choix d’intensifier la répression, le président des riches ne montre qu’une chose : sa peur d’un mouvement qu’il ne parviendra plus à étouffer.
– 4750 garde à vue (dont 3 003 en régions)
– 3747 poursuites judiciaires
– 697 en comparution immédiate
– 216 personnes emprisonnées (190 en régions)
Il y a urgence à lancer une vaste campagne unitaire pour dénoncer cette politique et imposer :
- une amnistie générale et sans condition pour toutes les victimes de la répression policière et judiciaire exercée par le gouvernement Macron
– l’abandon et l’interdiction de toutes les armes dites non-létales mais dont l’utilisation conduit à des mutilations ou à des morts, telles que les flashballs et les grenades de désencerclement
– que la lumière soit totalement faite sur les chaînes de commandement responsables des violences policières ayant abouti à des blessures de manifestantEs
– la dissolution des corps spéciaux de la Police et des brigades anti-criminalité (BAC)
A Toulouse une première réunion des organisations démocratiques et du mouvement ouvrier vient d’avoir lieu sur le sujet. Reste à mettre en place une campagne unitaire de masse sur ces questions, en solidarité notamment avec les victimes de cette répression. Le NPA y tiendra toute sa place.