Suite à une premier rassemblement le 22 décembre, des exilés passés par Calais et leurs soutiens appellent à accentuer la pression notamment pour que le préfet respecte les promesses faites à Calais. Une procédure Dublin existe et permet à la France de renvoyer vers d’autres pays d’Europe des exilé-e-s sans même que ces personnes puissent faire leur demande d’asile en France. Les autorités françaises avaient promis à Calais et à Toulouse (comme vous le voyez dans le reportage de France 3) que cette procédure ne s’appliquerait pas. Or de nombreuses personnes ont reçues des papiers de procédure Dublin à Toulouse et déjà ailleurs en France certaines ont été déportées en avion.
Réuni-e-s samedi dernier (comme tous les samedis) en assemblée, exilés et soutiens appellent à de nouveaux rassemblements la semaine du 16 au 20 janvier.
Le texte d’appel écrit par des personnes en CAO et des personnes solidaires pour le rassemblement du 22 décembre :
Nous, migrant.e.s hébergé.e.s en ce moment dans des CAO (Centres dits
d’Accueil et d’Orientation) de Haute-Garonne et alentour, sommes
arrivé.e.s suite à l’expulsion des campements de Calais, dans des bus
qui nous ont éparpillé.e.s un peu partout à travers la France.
Nous avons décidé de monter dans ces bus suite aux promesses de
représentants de l’État nous affirmant que nous pourrions déposer des
demandes d’asile selon la procédure normale, nous certifiant que la
procédure Dublin -qui permet de nous expulser vers le pays par lequel
nous sommes entrés en Europe- ne nous serait pas appliquée.
La préfecture de Haute-Garonne, à notre arrivée ici, a réitéré
cette promesse. Mais elle trahit à présent son engagement, et remet
aux personnes qui se présentent à leur rendez-vous, des dossiers de
demande d’asile Dublin, et ce contrairement aux pratiques
administratives adoptées dans d’autres départements.
C’est le hasard du lieu dans lequel nous avons atterri qui nous permet
de reprendre un peu d’espoir, ou nous impose au contraire de fuir à
nouveau.
Nous dénonçons donc aujourd’hui les pratiques insidieuses de la
préfecture de Haute-Garonne et exigeons qu’elle respecte les
engagements pris à notre égard.
Nous, personnes soutenant les migrant.e.s, refusons à leurs côtés les
manœuvres répressives et opaques que leur infligent l’Etat et les
institutions affiliées qui spéculent sur le racisme et la misère.
Sous couvert d’opération humanitaire, L’État a une nouvelle fois
organisé la chasse des migrant.e.s présent.e.s à Calais, en les
éparpillant, les isolant et les invisibilisant davantage.
Nous soutenons et souhaitons faire entendre les revendications des
exilé.e.s de Calais face à la préfecture de Haute-Garonne qui,
fidèle à ses pratiques, met en œuvre une conception restrictive et
coercitive du droit des étrangers.
A une Europe qui érige des murs et des frontières, qui enferme et
expulse, nous opposons l’accueil, l’hospitalité, la solidarité directe
et la lutte collective.
Soyons nombreux et nombreuses jeudi 22 décembre à 13h devant la
Préfecture pour soutenir les migrant.e.s et enrayer la machine à
expulser !