© La dépêche du midi
Ce vendredi 9 octobre, la visite au pas de charge de quatre ministres, dont le premier, au quartier des Izards montre, si c’était encore nécessaire, dans quel mépris nos gouvernants tiennent les habitant.e.s des quartiers populaires. L’opération nettoyage du quartier s’est traduite par la mise en fourrière de tous les véhicules se situant dans le rayon de visite des ministres, et ceci sans prévenir la population. Résultat : de nombreuses personnes n’ont pu rejoindre leur lieu de travail, ou n’ont pu l’effectuer (aide à domicile, etc).
En réalité, l’objectif de cette visite, avec la signature du « contrat de sécurité intégré » s’inscrit dans une politique nationale qui prétend résoudre les problèmes sociaux par un renforcement de la répression et de la présence policière. Sans parler de la loi sur le séparatisme qui se limite à une série de mesures répressives qui vont renforcer un peu plus la stigmatisation et les discriminations contre la population musulmane.
Les habitant.e.s des quartiers populaires de Toulouse, et celles et ceux des Izards le savent bien : ce n’est pas les 111 policiers de plus ainsi que les moyens supplémentaires octroyés à la Justice qui vont faire avancer d’un pouce la situation dramatique du quartier des Izards. Pas plus d’ailleurs que J.L. Moudenc qui en rajoute avec l’annonce du renforcement des effectifs de policiers municipaux, d’extension de leurs compétences, et de la multiplication des caméras de surveillance.
Dans un quartier où le taux de chômage atteint 27%, bien plus élevé que dans les autres quartiers de la ville, les habitant.e.s sont en droit d’exiger d’abord le respect de leur dignité bafouée par l’opération nettoyage des voitures, mais aussi les seules mesures radicales susceptibles de changer la donne : l’éradication du chômage par la réduction du temps de travail et la création massive d’emplois dans les services publics (la santé et l’éducation en premier lieu), et l’appui sans faille à toutes les initiatives construites sur le terrain même des quartiers par l’intervention collective de leurs habitant.e.s.