Ce mardi, une centaine de manifestant-e-s ont envahis les locaux de la Ligue de l’Enseignement à Toulouse. La procédure de licenciement économique en cours - dont on ne connait pas encore les chiffres exacts - est au centre du courroux. Face à l’obstination de la direction, une grève illimitée a éclaté.
Les organisations syndicales Sud Santé Sociaux, CGT, CFDT, ont appelées à cesser le travail ce mardi 9 février. Ainsi, 8 CLAE toulousains furent fermés. L’idée d’action était d’investir la médiathèque, dans le cadre les 150 ans de la Ligue de l’Enseignement, où Jean Michel Duconte était censé présenter le livre de Monsieur Djian « L’Utopie citoyenne ». Bizarrement cette rencontre a été annulée. C’est pourquoi une AG réunissant une centaine de salarié-e-s a décidé de voter une occupation des locaux du siège. La direction générale a alors refusé aux salarié-e-s de rencontrer les membres du CA. Une absence de dialogue dans un climat déjà tendu. Une véritable attitude de mépris de la direction qui s’ajoute au manque de considération de l’organe politique de l’association envers les salarié-é-s.
Dès 20h15, les huissiers de justice sont intervenus suite à l’appel de la direction tentant ainsi d’exercer une pression sur les salarié-e-s présent-e-s. Ils ont demandé les identité-e-s et menacé d’assigner en justice. Depuis, ils passent chaque jour. Une illustration de plus de la partialité totale d’une justice de classe prête à réprimé les classes populaires au côté du patronat. Une occupation qui se poursuit depuis mardi 9 février « face au refus de la direction de permettre aux salariés de rencontrer le conseil d’administration ».
A la Mairie de Toulouse, il n’y a plus de service non payant.
Après avoir abandonné la gratuité de la cantine et augmenté les tarifs des CLAE (ce qui engendre la fin de la prise d’un repas chaud et équilibré et de l’accès au CLAE pour certains enfants), la Mairie a augmenté les tarifs des garderies, des sorties extrascolaires, et supprimé de nombreux contrats d’Auxiliaires de Vie Scolaire (AVS) qui aident à la scolarité d’enfants en situation de handicap. Ceci est une attaque qui exclut et stigmatise les plus faibles et les plus défavorisés.
L’austérité façon Moudenc a atteint également quasiment toutes les associations sportives et culturelles de la ville. Les baisses de budget ont, entre autres, mis en péril les MJC et encouragé les petits clubs de sport à chercher des financements privés. La baisse des dotations aux collectivités locale s’est accompagnée d’une hausse de 30 millions d’euros d’impôts locaux en 2015, ce qui revient à faire payer à l’ensemble des travailleurs les conséquences de la politique du gouvernement, qui a abaissé de 12 millions les subventions d’Etat à la ville de Toulouse. Au passage, il est intéressant de noter une plus value de 18 millions d’euros ...
Le message est clair : il n’y a pas de place pour les associations militantes et autogérées. Il est nécessaire d’organiser la riposte face à la multiplicité de ces attaques tant au niveau local que national, contre les politiques de droite version Moudenc comme contre celles de « gauche » version Valls-Hollande.
Concernant la lutte à la Ligue de l’Enseignement, les grévistes toulousains exigent que la direction assume sa responsabilité dans le plan social et refusent que leurs emplois soient touchés à cause de son manque de gestion. Depuis plus de 6 ans, le CE et les délégués du personnel de l’association alertent la direction sur la situation financière, de plus en plus désastreuse. Et aujourd’hui, il s’agit d’un déficit de 8 millions d’euros. Les salariés se mobilisent contre le projet de suppression des postes et le transfert à un repreneur de quelques 400 employés.
Les salarié-e-s revendiquent un Plan de Sauvegarde de l’Emploi, avec l’étude sérieuse des dizaines de projets que le CE a dans les cartons depuis plusieurs années et qui ont été ignorés par la direction.
Ils-elles dénoncent notamment une stratégie « absurde » qui consiste à licencier, à se séparer d’activités d’éducation populaire qui apportent à la Ligue – ADL, CLAE, formations… pour maintenir une majorité d’activités marchandes.
Les grévistes ont reçu le soutien de plusieurs élus locaux, tandis la main pour « la gestion de la crise » est aujourd’hui au mandataire judiciaire, le dialogue étant rompu avec la Déléguée Générale.
Les salarié-e-s ont voté, mercredi 10 février, une grève illimitée et le maintien de l’occupation des locaux tant que le bureau du CA ne se rend pas à leur rencontre. Ceci afin de d’exprimer leurs revendications.
Le calendrier de la procédure de redressement se précipite : le 15 février, le CE doit rendre un avis sur le projet de plan social, suivi par une homologation de la Direccte ; il passera enfin devant le Tribunal d’Instance de Toulouse le 21 mars.