Dans le projet de PDU (plan de déplacement urbain), porté par Jean-Luc Moudenc, la troisième ligne de métro est le projet phare. Ce projet électoraliste est infinançable sauf au prix d’un endettement difficilement soutenable et peu utile pour une agglomération qui se développe principalement au-delà du périphérique.
La chambre régionale des comptes dresse un constat sévère sur le projet de métro de l’équipe Moudenc qui va engager l’agglomération pour les 2 prochaines décennies. Elle critique notamment la stratégie mise en place pour réduire la congestion urbaine. Selon elle, la concentration des moyens sur la 3e ligne de métro ne répond pas aux besoins de transports en commun sur l’ensemble de l’agglomération, déjà une des plus dépendantes d’Europe à la voiture individuelle. D’autre part, la juridiction pointe une forte incertitude sur le financement.
Ce n’est pas une surprise pour ceux qui suivent ce dossier depuis le début ! Mais cette nouvelle salve de critiques nous pousse, une nouvelle fois, à dire stop à Moudenc et à sa politique des transports électoraliste. Le million d’habitants de la grande agglomération toulousaine exige des transports en commun sur l’ensemble du territoire qui répondent à ses besoins quotidiens.
À l’heure où la révolte des gilets jaunes met en avant la dépendance à un carburant cher, tandis que la planète étouffe des rejets de gaz à effet de serre, il est grand temps d’arrêter les projets de transport pharaoniques au bénéfice d’une minorité et de la carrière de quelques élus.
À titre de comparaison, 2,3 milliards d’€ permettent de remettre à neuf 2000 à 3000 km du réseau ferroviaire qui irriguent nos territoires urbains et ruraux abandonnés par les politiques de transport. En revenant sur l’agglo toulousaine, avec ces milliards on pourrait créer un réseau cyclable sur toute l’agglo, ainsi que développer sensiblement le réseau de bus et de tramway pour la mobilité de proximité, mais aussi on pourrait initier un RER pour les plus longues distances. Cela nous permettrait de transformer un enfer urbain, ce que promet d’être l’agglomération toulousaine au-delà du périphérique, en une ville apaisée, agréable et moins dépendante de la voiture individuelle.
Le 22 février 2019