Le 12 octobre dernier, le collectif AutonoMIE a réquisitionné un ancien hôtel, pour y loger une trentaine de jeunes mineurs isolés étrangers (il y en a environ 80 sur Toulouse). A noter que ces mineurs devraient être pris en charge par le Conseil Départemental (PS) mais celui-ci, au lieu de cela, les livre à un Dispositif Départemental qui n’a de cesse de contester leur minorité au moyen d’évaluations bidons, pour les remettre à la rue (après s’être contenté souvent de les loger dans des hôtels sans aucun encadrement). Cet organisme, la DDAEOMIE, est pourtant presque systématiquement démenti par la juge des enfants (quand ces jeunes arrivent jusqu’à elle).
Cette réquisition a permis à ces jeunes de retrouver du réconfort et de la tranquillité, d’apprendre à lire et écrire le français avec l’aide de bénévoles. Mais le 4 décembre un huissier est passé avec une sommation à quitter les lieux sous 24 heures. Puis le 13 décembre, 17 des mineurs ont reçu une assignation à comparaître au Tribunal d’Instance pour le 22 décembre pour une audience en référé sur une demande d’expulsion faite par l’Établissement Public Foncier du Grand Toulouse, émanation de Toulouse Métropole, propriétaire de l’hôtel.
Ce vendredi 22 au matin, c’est plus d’une centaine de personnes qui se sont regroupées devant le TI pour défendre le droit des mineurs à ne pas crever de froid...
Pourtant Moudenc, le président de Toulouse Métropole avait, avec 6 autres maires de grandes villes, lancé un appel dans le journal Le Monde du 19 décembre pour dire « Dans une proportion jamais connue jusqu’alors, les dispositifs alloués à l’hébergement des demandeurs d’asile... sont en effet complètement saturés… L’évidence est là, dans nos rues, dans les foyers et les centres d’hébergement : il y a urgence ».
Il y avait donc une totale incohérence entre ces propos et la demande d’expulsion... Par quelle pirouette Moudenc allait-il s’en sortir ? Eh bien tout simplement en demandant à l’avocat de Toulouse Métropole de demander le report de l’audience, au motif que toutes les voies pour trouver une solution pour ces mineurs n’avaient pas été explorées ! L’audience est donc reportée au 23 février 2018 !
On ne sait pas encore comment Moudenc va communiquer sur cette volte-face, mais ce report est indéniablement une victoire à mettre à l’actif de la pugnacité du collectif AutonoMIE et des soutiens qu’il a su rassembler. Quant au Président PS du Conseil Départemental, il est toujours aux abonnés absents...