M. Moudenc,
Au cours de votre mandat municipal (mars 2014-2020), vous avez manifesté un engagement singulier au côté d’un Etat étranger pourtant connu pour ses violations permanentes des droits humains, Israël.
Dès avant votre élection, vous aviez manifesté votre intention d’activer le jumelage Toulouse-Tel Aviv. A cette fin et plus généralement pour accroître les opérations de promotion de l’État d’apartheid israélien, vous avez nommé le vice-président du CRIF Gérard Naon en charge des villes jumelées et l’ex-vice président du CRIF Aviv Zonabend comme conseiller délégué aux jumelages. Ensemble, vous avez stoppé la coopération décentralisée avec Ramallah, puis vous avez fait voter une subvention de 72.000 euros pour une opération culinaire commerciale, « So French So Food », co-organisée en 2016 avec la chaîne israélienne Shufersal qui possède plusieurs magasins dans les colonies israéliennes illégales au regard du droit international.
Dès 2015, vous avez fait interdire une réunion publique avec Farid Esack, professeur de l’Université de Johannesburg, compagnon de Nelson Mandela, porte-parole éminent du mouvement pour le boycott, les désinvestissements et les sanctions (BDS) contre Israël. Comme le dit l’Archevèque sud-Africain Desmond Tutu, Israël est un État raciste et d’apartheid « pire que l’Afrique du Sud ». Non content de cette décision, vous avez fait adopter, en mars 2016, une décision déguisée en voeu interdisant l’accès du mouvement BDS aux salles publiques de la ville. Vous deveniez le premier – et le seul – maire de France à faire prendre une telle décision. Manifestement illégale comme le Tribunal Administratif en a jugé quelques mois après.
Alors que les Toulousains attendent de leur maire, au minimum, une neutralité laïque, vous n’avez pas hésité, dès 2015, à participer à une fête d’une école privée juive, Gan Rachi, allant jusqu’à y discourir et à offrir une « médaille de la ville de Toulouse ». La même année, vous avez offert la Salle des Illustres pour une réception communautaire à l’occasion du 67eme anniversaire de la proclamation d’Israël effectuée sur fond de nettoyage ethnique. Vous fêtiez une colonisation, Auriez-vous avez offert une réception à l’occasion de l’anniversaire d’une décolonisation, celle de l’Algérie par exemple ?
C’est sans surprise que nous avons appris que votre Conseiller délégué aux jumelages, M Aviv Zonabend, a déclaré en hébreu à la radio de l’armée Galey Zahal / Galatz – qui raffole de ce genre de propos - qu’« il y avait trop d’Arabes à Toulouse ». Vous avez dû le démettre de ses fonctions.
Ce genre de déboire ne semble pas vous avoir ouvert les yeux. Vous avez récemment signé une tribune, « Protégeons les Arabes qui dialoguent avec Israël ». Cette poignée de personnages nullement menacés, mis en scène par un lobby américano-israélien, The Center for Peace Communications, ne vise qu’à participer aux efforts de quelques gouvernements arabes réactionnaires, Égypte, Saoudie, Émirats, pour normaliser publiquement leurs relations avec l’État d’apartheid.
Notre comité s’est adressé aux candidat.e.s à la direction municipales, leur demandant de s’engager à ne pas appliquer ou à annuler la mesure interdisant l’expression du mouvement BDS sans les salles publiques. Les têtes des quatre listes se situant à gauche s’y sont engagées par écrit ou oralement. Vous n’avez pas daigné répondre. Vous comprendrez que nous ne souhaitons pas vous voir continuer à diriger la ville au moment où Israël s’apprête à finir la confiscation d’une grande partie des terres palestiniennes. Mais si vous souhaitez nous recevoir et justifier votre dérive avant le deuxième tour des municipales, nous sommes joignables à bdsfrance.toulouse@yahoo.fr.
A vous entendre,
Association BDS France Toulouse
Toulouse, le 16 juin 2020