Samedi 16 novembre, alors qu’on pouvait noter dès le matin un net regain de participation des « Gilets Jaunes » sur bien des ronds-points, des milliers de personnes ont été empêchées de manifester à Toulouse (5000 selon La Dépêche).
Le cortège a été bloqué par un mur formé par un canon à eau et d’autres fourgons à peine 300 m après son départ. Alors qu’il faisait demi-tour, la police a noyé le cortège sous un nuage de lacrymogènes. Rien ne justifiait ce gazage et ceux qui ont suivi, sinon la volonté d’affirmer une interdiction totale faite aux Gilets Jaunes de manifester. Un gazage tellement massif qu’il a entraîné la fermeture de plusieurs commerces, de stations de métro et même de la médiathèque Cabanis, ainsi que plusieurs détresses respiratoires aiguës. La même stratégie du pouvoir a été observée à Paris et dans bien des villes.
On peut par ailleurs s’étonner du fait que les manifestants toulousains ont été sciemment repoussés vers les chantiers des allées Jean Jaurès et de la gare, tout comme à Paris où la préfecture avait imposé un départ de manifestation sur une place d’Italie en plein chantier (avant de transformer cette place en une grande nasse).
Le préfet de Toulouse a pu ainsi ajouté 17 interpellations (et atteindre 809 sur l’année) à son palmarès répressif, en bon représentant d’un pouvoir qui n’a jamais voulu donner d’autres réponses que répressives à la colère sociale.
Plus que tout, le gouvernement craint la convergence des colères, en particulier autour de la journée de grève et de manifestation du 5 décembre et de ses suites. Et si aujourd’hui, Macron et ses sbires ont tenté de gâcher ce premier anniversaire du mouvement des Gilets jaunes, ils n’empêcheront pas la mobilisation, massive et radicale, qui vient.
Toulouse, le 19 novembre 2019