LOGIDIS est la centrale d’achat de Carrefour. L’entrepôt de Colomiers dessert surtout 10 hypermarchés de la région toulousaine. Les travailleurs n’ont pas admis qu’un des leurs, Mohamed, ayant 15 ans d’ancienneté, soit licencié suite à une altercation avec un chef qui le harcelait depuis des mois. Vendredi 16 octobre, la majorité de l’équipe du matin, celle de « Momo », est partie spontanément en grève, sans appel syndical. Celle d’après midi a suivi. Les revendications étaient la réintégration du licencié et une sanction contre le chef.
Les grévistes ont filtré les entrées et les sorties des camions, retardés parfois durant des heures. De nombreux camions faisant, à l’invitation des grévistes, demi-tour.
La grève s’est achevée vendredi 23 au soir, même si les négociations (menées par les DS FO, CGT et CFDT) étaient achevées dès le matin. Momo n’a pas été réintégré, mais quitte l’entreprise avec une indemnité supplémentaire de 10 000 euros et une embauche en CDI par un Groupement d’Entrepreneurs de Logistique avec une clause précise de travail sur Colomiers (il n’a pas le permis). Les grévistes ont par ailleurs obtenu l’étalement des retenues pour grève et le non-impact de la grève sur leurs primes.
Au delà d’un bilan mitigé, les travailleurs sont fiers d’avoir affirmé leur solidarité, alors que l’entrepôt devrait fermer en 2018 et qu’ils ignorent quel avenir leur prépare Carrefour. Cette grève était la première depuis 2011 et venait 10 ans après une autre de plus d’une semaine restée dans la mémoire des plus anciens. Quant aux plus jeunes, leur joie de participer à cette grève et de faire la nique à la direction était visible.