« C’est une trahison ! ». Le personnel de l’Université Toulouse Jean-Jaurès (Mirail) et les étudiantEs condamnent l’attitude de Daniel Lacroix, le président de l’université. « La consultation a été mise en place par la présidence, avec des questions alambiquées. Tout a été fait pour que les gens ne votent pas et il y a une forte propagande avec envoi de mails à tous les étudiants et dans les laboratoires », rappelle Aurélie-Anne de l’Union des EtudiantEs de Toulouse (UET).
Pourtant, la participation à la consultation a été importante et le rejet massif du projet de fusion universitaire.
Un vote controversé
Mardi dernier, le conseil d’administration de l’ Université Toulouse Jean-Jaurès était délocalisé au rectorat, sous protection policière, pour procéder au vote de la fusion avec l’Université Toulouse Paul-Sabatier et deux écoles d’ingénieurs. « Le vote a été marqué par des irrégularités : présence de personnes extérieures au conseil d’administration, non-respect du passage dans l’isoloir, dévoilement du vote du président », explique Aurélie-Anne.
Avec un match nul de 17 pour et 17 contre, Daniel Lacroix a dévoilé son vote, faisant basculer le résultat en faveur de la fusion au nom de sa voix prépondérante, « alors que son élection comme président a été porté par son syndicat et soutenu par les voix étudiantes qui s’opposent à la fusion », souligne Aurélie-Anne.
Grève et motion de défiance
Dès le lendemain, plus de 200 agents et enseignantEs de l’université se sont réuni en assemblée générale suite à cette décision et au discrédit du président de l’université. Grève, motion de défiance, demande de démission du président ont été votés. Le lendemain matin, la Commisssion de la formation et de la vie universitaire a été interrompue par le personnel en grève pour exiger la démission de Daniel Lacroix. Un peu plus tard, l’assemblée générale rassemblant entre 600 et 700 étudiantEs a adopté les revendications du personnel dans un souci de convergence.
Et, ce matin, le conseil d’administration de la Communauté d’Universités et d’Établissements (Comue) a été interrompue par des salariéEs de l’université et des étudiantEs mobiliséEs.
Viser un « Mai 2018 »
La contestation universitaire prend un tournant, avec une mobilisation qui pourrait être longue, car, si Daniel Lacroix démissionne, le conseil d’administration peut encore voter contre la sortie du processus de fusion. Une fusion qui « attiserait les problèmes que l’on connaît déjà. La nouvelle personnalité juridique aurait un conseil d’administration de 30 membres dont 13 seraient des personnalités extérieures, surtout du monde de l’entreprise. Pour les sciences humaines et sociales, les moyens vont fondre au profit des besoins en formation des entreprises représentées dans le conseil d’administration. Et, le nouveau grand établissement pourrait mettre en place des frais d’inscription et une sélection à son goût, peut-être même harmonisés selon les critères des écoles d’ingénieurs », s’inquiète Aurélie-Anne.
Ajoutés à cela le plan étudiant du gouvernement, il faut viser un « Mai 2018 », espère Aurélie-Anne.