9h – Tribunal d’instance : 40 avenue Camille Pujol
Plusieurs dizaine de jeunes du collectif AutonoMIE ont réquisitionné le 12 octobre un hôtel de 25 chambres, inoccupé depuis plusieurs mois, afin d’y loger une partie des 70 mineurs isolés qui composent actuellement le collectif.
Chargé de l’évaluation de leur minorité en Haute-Garonne, le DDAEOMIE avait remis l’ensemble de ces jeunes à la rue après des évaluations hautement contestables.
Nous énoncions lors de cette réquisition que la quasi-totalité des jeunes du collectif AutonoMIE rejoint pourtant par la suite le foyer avec une reconnaissance de minorité et un jugement de placement jusqu’à leur majorité. Le DDAEOMIE est donc presque systématiquement démenti par la Juge des enfants.
Pendant ces quasi deux mois de réquisition, des jeunes logés au 75 rue Glacière ont été reçus par la Juge des enfants et placés sous la protection de l’Enfance.
Cette situation toulousaine illustre une situation existante sur tout le territoire national.
De nombreux-euses militantes, associations, collectifs, travailleurs-euses sociales, médecins, infirmièr-e-s, psychologues , pedo-psychiatres, avocat-e-s, professeure-s, le défenseur des droits et bien d’autre encore dénoncent les manquements de l’État, le déni des droits pour ces jeunes mineur-es isolé-e-s étranger-e-s en recours de minorité qu’on appelle les "NINI" ou encore les "MIJEURS"...
Et pourtant, le 4 décembre 2017, après quasi 2 mois d’occupation, l’Huissier est venu donner la première sommation à quitter les lieux sous 24h.
Le 13 décembre 2017 à 14h45, les habitants mineurs du 75 rue Glacière à Toulouse ont reçu une assignation à comparaître devant le Président du Tribunal d’Instance de Toulouse à l’audience de référé qui se tiendra le vendredi 22 décembre à 9h00, salle Marianne, 40 avenue Camille Pujol.
« L’Établissement Public Foncier Local (EPFL) du Grand Toulouse demande l’expulsion sans délai des défenseurs et de tous occupants de leurs chefs et de leurs biens, en tant que propriétaire d’un hôtel désaffecté sis 75 rue de la Glacière et 19 impasse des États-Unis à Toulouse. Avec assistance de la force publique si nécessaire. »
Cette expulsion concernerait 35 jeunes qui vivent dans cet hôtel abandonné. 35 jeunes qui sont partis de chez eux, pays colonisés et aujourd’hui encore pillés par la France au nom du "développement économique" et de la Françafrique. 35 jeunes qui n’ont ni d’autres toits, ni d’autres choix. 35 enfants qui ne demandent qu’à aller à l’école et apprendre un métier plutôt que de devoir aller au tribunal expliquer qu’ils occupent un bâtiment vide pour ne pas crever de froid, dehors, en attendant que l’État daigne leur accorder une prise en charge.
Nous invitons toutes les associations et les collectifs amis à nous soutenir publiquement et à signer ce communiqué afin que l’expulsion ne soit pas prononcée tant que l’État et le Département ne prendront pas leurs responsabilités en accueillant et protégeant tous ces jeunes en recours de minorité.