Avant 2013 les dividendes versés aux actionnaires d’EADS étaient inférieurs à 300 millions d’euros. Aujourd’hui, alors qu’EADS s’appelle maintenant Airbus, ils ont plus que triplé. Sans parler des 2 milliards d’euros dépensés pour racheter des actions afin de faire monter le cours des autres.
Mieux : pour l’année 2016, comme les profits ne suffisaient pas à payer les dividendes, les dirigeants ont ponctionné 50 millions d’euros dans les réserves. Cette obsession de servir les actionnaires à tout prix devient indécente. D’autant plus que dans le même temps, le plan « Gemini » prévoit des centaines de suppressions de postes et la fermeture de centres, tel celui de Suresnes.
Tandis qu’on met à mal l’emploi dans les secteurs de Recherche et Développement, dans les usines l’embauche nécessaire ne suit pas le rythme des augmentations de cadences. La précarité est maintenue (3 500 intérimaires). Dans la branche satellites, les délais sont intenables et conduisent à une multiplication des cas de burn-out, alors même que durant les 3 dernières années on a poussé vers la sortie des centaines d’ingénieurs et techniciens.
Et dans la sous-traitance, Airbus se comporte en patron négrier, imposant des cahiers de charges intenables et poussant à délocaliser la production dans les pays à bas coût de main-d’œuvre. Ce sont les salariés des boîtes sous-traitantes qui paient le prix fort : baisse des salaires, dégradation des conditions de travail et « plans de sabordage de l’emploi ». Dernier exemple en date, la suppression de 283 postes de travail à Latécoère, et, demain peut-être, la vente du site historique de l’usine de la rue Périole pour une juteuse opération immobilière aux seuls bénéfices des actionnaires des fonds de pensions Monarch et Apollo.
Il est grand temps que les grandes entreprises telles qu’Airbus échappent à l’appétit des financiers. C’est pourquoi, dans cette campagne présidentielle, le NPA et son candidat Philippe Poutou mettent en avant l’appropriation sociale des secteurs clés de l’économie, sous le contrôle des travailleurs et de la population.
Le NPA et Philippe Poutou soutiennent ainsi les salariés du groupe Airbus qui sont appelés à se rassembler jeudi 30 mars à midi devant le siège de leur entreprise (Rue Santos Dumont à Blagnac) pour « refuser les plans sociaux et préparer l’avenir de [leur] industrie ».
Toulouse, le 29 mars 2017