Il y a 60 ans, une marche pacifique d’algérien·nes pour l’indépendance était sauvagement réprimée par la police du sinistre préfet Papon à Paris.
C’était aussi l’instauration d’un couvre feu raciste uniquement pour les français·es musulman·es. Ce même couvre feu instauré pendant les révoltes des quartiers populaires, appliqué aux descendant·es de l’immigration post-coloniale.
Ce fut aussi une nuit de violences policières avec de nombreux-ses mort·es et de disparu·es. Un massacre qui n’a jamais été officiellement reconnu par l’État.
À l’heure où le gouvernement semble vouloir réécrire la mémoire de la guerre d’Algérie, en occultant des évènements majeurs comme le fait le rapport Stora, à l’heure où de plus en plus de voix, notamment depuis Sarkozy, s’élèvent pour vanter les bienfaits de la colonisation, nous voulons rappeler que cette sale guerre a fait et fait encore de nombreuses victimes.
La guerre d’Algérie est une une plaie ouverte dans la société française : le million et demi d’appelés commence à peine à témoigner. L’histoire mensongère que souhaite imposer l’État français afin de se soustraire à ses responsabilités ne permettra pas d’aboutir à une compréhension commune.
Cette lutte contre le colonialisme français s’inscrit dans l’histoire des luttes anti-coloniales.
Ces luttes n’appartiennent pas au passé. Ainsi, la colonisation de peuplement subie par le peuple algérien pendant 132 ans n’est pas sans rappeler celle contre laquelle se bat le peuple palestinien depuis la Nakba de 1948, colonisation soutenue par la France.
Aujourd’hui encore l’État français est engagé dans des guerres néo-coloniales en Afrique. Il soutient toutes les dictatures partout où ses intérêts économiques et stratégiques sont en jeu. Il continue de piller le sous sol du continent, sans parler du maintien de sa domination en Kanaky, aux Antilles, à la Réunion, à Mayotte...
Il participe aussi à travers son engagement au Moyen Orient à déstabiliser la région, souvent en opposition avec la légalité internationale (soutien au maréchal Haftar en Libye par exemple).
En France, l’État applique une politique qui s’inscrit dans la continuité des politiques coloniales. Le racisme d’État dont fait preuve le gouvernement français à travers ses campagnes racistes et islamophobes (loi contre le séparatisme pour ne citer qu’elle), ainsi que les violences policières dont sont victimes majoritairement les descendant.e.s de l’immigration post-coloniale, en sont des exemples quotidiens.
Rendre hommage aux victimes du 17 octobre 1961, c’est rendre hommage à l’indépendance algérienne ainsi qu’aux luttes actuelles menées chaque jour par ces peuples contre les États coloniaux, racistes et impérialistes.
Signataires :
Attac31, BDS Toulouse, CDK Toulouse, Cgt éduc’action31, CNT31, Collectif Palestine Vaincra, Comité 31 Mouvement de la Paix, Comité Vérité et Justice 31, MRAP31, NPA31, Révolte décoloniale, Solidaires31, Sud éducation 31-65, Sud Santé Sociaux 31, Survie Midi-Pyrénées, UAT, UCL Toulouse et alentours, UNEF Toulouse