Par une procédure accélérée au parlement, le gouvernement veut imposer une « loi de santé » qui démantèle l’hôpital public et prépare sa privatisation. Les Féderations CGT, FO et SUD de la santé appellent le 1er octobre à une grève nationale des hôpitaux et à manifester contre cette loi et l’austérité budgétaire.
« Pacte de responsabilité », loi de financement de la Sécu, casse des acquis sociaux (code du travail, 35 heures…), le gouvernement cogne fort. Le 8 octobre, CGT, FSU et Solidaires ont décidé d’une mobilisation nationale et interprofessionnelle.
Deux journées d’action où il faut être nombreux dans la rue et en grève pour dire au gouvernement notre refus d’une politique qui donne toujours plus au patronat et oblige les services publics, les salariés, les chômeurs, les retraités et les jeunes à se serrer chaque jour davantage la ceinture. Deux journées qui ne doivent pas rester sans suite mais préparer une mobilisation prolongée et de très grande ampleur pour faire céder le gouvernement.
Défendre l’hôpital public…
Le gouvernement est en train de faire voler en éclat le système de santé public par un cocktail de plusieurs lois : le « pacte de ’responsabilité’ » qui transfère des milliards de fonds publics vers les caisses du patronat, la loi « Santé » et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui préparent l’hôpital et la Sécu à ce pillage.
La création des Groupements Hospitaliers de Territoires, mis en œuvre avant même le vote de la loi, « mutualise » les moyens et regroupe le personnel sur un seul territoire, c’est-à-dire ferme des lits et supprime des petites structures de proximité. Les grands centres vont exploser en terme d’activité, le management transformera ces structures en usines de soins trouvant toutes des ’« astuces’ » pour augmenter la productivité (comme la remise en cause des RTT à l’AP-HP), les temps d’attentes seront accentués et les conditions de travail vont encore s’aggraver, avec notamment 22 000 suppressions de postes dans les hôpitaux par an jusqu’en 2017. Cette dégradation profitera au privé et exclura une partie de la population.
Le « virage ambulatoire » a pour objectif de limiter les hospitalisations à quelques heures, au maximum une journée, dans les établissements publics comme privés. De nombreux patients devront sortir de l’hôpital dès l’intervention terminée. Ce n’est pas le fruit des progrès de la technique, cela répond avant tout à des objectifs économiques : des chambres plus petites ou simplement des « box », du mobilier plus léger, pas de repas à servir le soir et, surtout, pas d’infirmières ou d’aides-soignants à payer la nuit ou le week-end… Et peu importe que cela fasse courir des risques plus grands à certains patients, que la surveillance après une anesthésie repose désormais sur les proches… sans compter les problèmes auxquels sont confrontés ceux qui habitent loin de toute structure hospitalière du fait de la fermeture des hôpitaux de proximité et qui ont désormais de longs délais de route ! Quant aux personnels de santé, il subissent les fermetures de services, les réorganisations… et de plus en plus le travail à la chaîne… L’ambulatoire aggrave l’inégalité d’accès aux soins parce que les soins de suite sont assurés par le privé (les soins de ville) ou la famille, ou personne pour les individus isolés…
… et refuser l’austérité budgétaire
Chaque année le parlement vote depuis la loi Juppé de 1995, dans le cadre de la loi de financement de la Sécu, un « objectif national de dépense d’assurance maladie » (Ondam). Les dépenses ne dépendent plus des besoins en matière de santé mais des objectifs financiers fixés par les gouvernements… objectifs toujours en baisse. En 2016, tous les records seront battus, le gouvernement veut imposer l’Ondam le plus faible depuis sa création avec une diminution des dépenses de 3,2 milliards d’euros en 2016 et 10 milliards d’ici 2017. Un document du ministère de la santé relève les mesures envisagées pour atteindre cet objectif : austérité pour les hôpitaux avec notamment le déploiement de l’ambulatoire, et diminution de la masse salariale avec la « mise à plat des RTT et des avantages non statutaires ». Les soins de ville subiront aussi un régime d’amaigrissement : réduction des transports sanitaires, tour de vis sur les arrêts de travail, nouveaux déremboursements de médicaments…
Dire non à la loi « Santé », c’est dire :
• non aux suppressions de postes,
• non aux groupements hospitaliers de territoires,
• non à la privatisation rampante du système de soins,
• non aux mêmes mécanismes qui ont détruit le système de santé grec.
Depuis quelques mois de nombreuses luttes, comme les mobilisations du personnel de l’AP-HP, celles des personnels des urgences en danger et de la population montrent que les personnels et usagers sont déterminés à maintenir l’offre de soin.
Il est urgent d’obtenir par la mobilisation des salariés et usagers et par la convergence des luttes :
• le retrait de la loi « Santé », du « Pacte de responsabilité »,
• un budget à la hauteur des besoins de santé,
• les 35 heures réellement appliqués, le rétablissement ou le maintien des journées de RTT dans les hôpitaux,
• des embauches massives dans les hôpitaux, notamment des CDD,
• l’augmentation des salaires des professionnels,
• la prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale de tous les frais de soins,
• la mise en place d’un service public des soins de ville sous forme de maisons de santé pluridisciplinaire de proximité.
Les soignants du Centre, soutenu par la CGT, FO et SUD Marchant, se battent contre la menace de fermeture de ses 5 lits d’hospitalisation et la réduction de son activité de journée. Pour les soutenir, signez la pétition !
Les migrants se pressent aux portes d’une Europe qui referme ses frontières. Elle rejette 500 000 hommes, femmes, enfants qui fuient les bombes, la faim et la misère, dont les grandes puissances sont elles-mêmes responsables !
Hollande prétend qu’« on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Il débloque 120 millions d’euros pour accueillir… 12 000 réfugiés cette année. Soit pour un budget de l’Etat de 373 milliards d’euros, 32 centimes de 1 000 euros. Honte sur Hollande !
Il prétend aussi que la pays ne dispose pas d’assez de logements. L’Adoma a pourtant recensé 20 000 places disponibles en foyers. Et il y a actuellement 77 750 logements vacants en HLM. Plus 2,5 millions de logements vides. Que l’Etat fasse son job, et les réquisitionne, et il aura de quoi loger non seulement les migrants, mais aussi les 150 000 SDF et les 700 000 mal-logés.
Il prétend encore, d’une même voix que le FN et la droite, que les réfugiés feront concurrence aux chômeurs. Absurde ! Ce sont les patrons et l’Etat qui, en licenciant, en réduisant les effectifs dans la Fonction publique, créent le chômage et la concurrence entre ceux qui travaillent et les chômeurs. Ce sont des millions d’emplois qui manquent, dans les entreprises privées comme dans la Fonction publique.
Accueillir les migrants à bras ouverts, c’est déjà sortir du chacun pour soi. Un premier pas vers les luttes contre le patronat et les gouvernements qui répandent chômage, guerre et misère aux quatre coins du monde.