A Toulouse, manifestation mardi 8 novembre - 14h - Place Saint Cyprien
Fin du « trou de la Sécu », miracle ou arnaque ?
C’est une vieille arnaque qu’utilisent aujourd’hui Hollande et le gouvernement. Pendant qu’à un coin de rue, un escroc occupe le public avec un tour de magie bidon, ses comparses passent dans la foule et subtilisent discrètement les montres et les portefeuilles.
Pendant que Touraine fait magiquement disparaître le « trou de la Sécu », le gouvernement fait les poches des assurés sociaux et le Medef récupère le butin. C’est ce qu’ils appellent avoir « sauvé la Sécu ». Mais les ficelles sont un peu grosses. Le « retour à l’équilibre » des comptes de la Sécurité sociale, c’est : la baisse des pensions ; le recul de l’âge de départ en retraite ; la réduction des allocations familiales ; de nouvelles attaques contre les malades et l’hôpital public.
Quant au patronat, il touche le jackpot. Sans avoir créé le moindre emploi, il récupère chaque année 30 milliards d’exonération de cotisations sur le dos des assurés sociaux.
Nouveau tour de vis sur la santé et l’Hôpital
En 2016 les coupes budgétaires sur la santé ont été de 3,5 milliards d’euros, elles seront de 4 milliards en 2017. Pour les seuls hôpitaux, les restrictions ont été de 690 millions d’euros en 2016. Elles doivent être de 845 millions en 2017. Seuls les « bons élèves », ceux qui se regrouperont sagement dans les « groupements hospitaliers de territoires » pour restructurer, regrouper, fermer des lits, et des services auront droit à un « bonus ».
Même les directeurs d’hôpitaux s’inquiètent. Par la voix de la FHF, leur fédération, ils dénoncent le transfert du déficit de la Sécurité sociale sur les hôpitaux, qui seront contraints de vendre leur patrimoine pour assurer leur fonctionnement. Les fonds de la formation continue sont eux aussi mis à contribution pour faire semblant de combler le déficit de l’assurance maladie.
ChacunE le sait, à l’hôpital, la vraie « variable d’ajustement » ce sont les personnels. C’est donc un nouveau tour de vis qui s’annonce pour 2017, avec de nouvelles réductions d’effectifs, toujours plus d’emplois précaires, et bien sûr le blocage des salaires.
Les salariés des cliniques privées commerciales ne sont pas mieux lotis. C’est dans leurs effectifs que les directions vont tailler pour garantir les profits des actionnaires.
Quant au secteur sanitaire, social et médico-social, associatif ou mutualiste, il s’aligne de plus en plus sur le privé lucratif.
Dans le public et le privé, c’est partout le même management inhumain qui s’installe, conditions de travail dégradées, horaires impossibles, suppressions de RTT, mobilité imposée et polyvalence. Il faut être toujours plus disponibles, toujours plus rentables, pour faire un travail qui perd son sens. Tout cela pour les mêmes salaires de misère.
Comment s’étonner que la souffrance au travail se généralise, et que les suicides se multiplient ?
N’attendons pas les élections : prenons nos affaires en main
S’il n’y a rien à attendre de ce gouvernement, il n’y a pas davantage à attendre de la droite et de l’extrême droite qui prétendent le remplacer. Elles annoncent la même politique… mais en pire.
La seule solution c’est de prendre dès aujourd’hui nos affaires en main. pour imposer :
– les recrutements nécessaires, augmenter réellement nos salaires, en finir avec le « management d’entreprise », et le stress insupportable ;
– un service public de santé au service des malades et respectueux de ses salariés.
Toutes et tous en grève le 8 novembre !
Le 8 Novembre prochain, les fédérations de la santé CGT SUD et FO appellent à une journée nationale de grève et de manifestations. C’est l’occasion de coordonner les luttes qui se développent dans toutes les régions.
Encore faut-il que cette journée ne soit pas sans suite. Le but n’est pas simplement de montrer la colère, c’est de gagner, et pour cela de mener le combat jusqu’à son succès, en nous organisant ensemble, syndiqués, non syndiqués pour décider et contrôler notre lutte.
Lundi 24 octobre 2016
Les aides-soignantes et infirmières de la consultation gynécologique de l’hôpital Purpan sont en grève illimitée depuis le jeudi 13 octobre pour demander des embauches, le remplacement des agents en arrêt maladie et la reconnaissance de leurs accidents de travail et maladies professionnelles.
En effet, ce service qui comprenait auparavant 4 infirmières et 4 aides-soignantes a été restructuré et est passé à 3 et 3. Sur ces 6 agents, 4 sont en arrêt maladie dont 3 pour burn-out.
Depuis le début de cette mobilisation l’attitude de la direction n’est que mépris. Prétendant que le travail du personnel de ce service n’est pas « si compliqué », la cadre supérieure remplace au pied levé les grévistes, ce qui bien évidemment entraîne des conséquences importantes sur la prise en charge des patientes. Rappelons-le, ce service reçoit l’intégralité des femmes qui vont accoucher pour leur consultation anesthésie, les femmes qui viennent pour une IVG, pour une intervention chirurgicale, etc. Les patientes n’ont pas de dossier complété, sont mal orientées. Le risque de faute professionnelle est accru.
La direction cherche à faire culpabiliser les grévistes, et à monter leurs collègues des autres services contre elles, mais c’est elle la responsable de cette situation ! La direction cherche à laisser pourrir la situation alors que ce service est en grève depuis maintenant trois semaines et demie ! Quelles ont été ses réponses ? Faire venir une infirmière intérimaire et envoyer les huissiers chez les agents grévistes pour les assigner !
Les grévistes de la consultation gynécologique ne se sont pas laissé faire et poursuivent encore aujourd’hui leur mouvement. Elles ont désormais le soutien de leurs collègues de la maternité qui ont elles aussi fait grève plusieurs heures pour montrer leur solidarité et d’une partie conséquente des médecins pratiquant les IVG. Elles vont poursuivre leur mouvement jusqu’à satisfaction de leurs revendications. Un soutien financier est possible à l’adresse ci-contre…
Après 26 jours de grève, les salariés de l’hôpital psychiatrique du Rouvray ont décidé de suspendre leur mouvement, après avoir fait reculer leur direction.
Celle-ci avait voulu leur imposer la création d’une équipe de remplacement constituée de personnel ponctionné dans les services, projet également défendu par la CFDT, second syndicat de l’établissement.
Face à la détermination des grévistes, la direction a dû accepter l’expertise d’un cabinet indépendant, proposé par le CHSCT, sur la situation des effectifs dans les services. Dans l’attente de cette expertise, elle a suspendu la mise en place de son projet.
Rien n’est encore gagné définitivement, mais les salariéEs en lutte perçoivent à juste titre ce résultat comme une première victoire, à confirmer et à consolider. Ce succès a été permis par l’unité réalisée entre le syndicat CGT (majoritaire) et un collectif de soignants non syndiqués, en particulier de nombreux jeunes, qui ne se reconnaissent pas nécessairement dans les organisations syndicales, aspirent à prendre eux-mêmes leurs affaires en main, et à contrôler leur mouvement.
Les premier-e-s à se mobiliser ont été les personnels de l’hôpital René-Muret qui, depuis le 20 septembre, sont en grève de 30 minutes par jour. Ils ont réussi à s’inviter au conseil municipal de Sevran où ils ont pu prendre la parole.
A Henri-Mondor, quatre des cinq hôpitaux ont été bloqués à l’appel des syndicats SUD, CGT et FO. A la suite d’une AG des salariéEs mobiliséEs, un préavis de grève reconductible a été déposé.
A Roux, une grève reconductible a été décidée par l’AG de 200 personnes, avec piquet de grève à la loge et à l’entrée de l’hôpital, avec distribution de tracts et une lettre aux visiteurs et familles.
A Clemenceau une cinquantaine de salarié-e-s se sont mobilisés, soutenus par plusieurs élus dont la maire.
A Dupuytren, 200 agents ont déposé leur préavis de grève.
A Chenevier, à l’appel de CGT, SUD et CFDT plus de 200 grévistes ont bloqué l’entrée de l’hôpital. Seuls les patients handicapés, femmes enceintes et ambulances pouvaient passer.
Poussée par ces mobilisations, l’Intersyndicale de l’AP-HP demande de véritables négociations concernant le temps de travail et son organisation, l’abrogation de la réforme, la mise en place de véritables moyens humains et financiers afin d’appliquer une véritable réduction du temps de travail, la résorption des « comptes épargnes temps » avec les moyens à la hauteur, la mise en stage de tous les contractuels et le respect de la vie privée en respectant les plannings et les roulements.
L’amplification de la mobilisation à tous les établissements hospitaliers de l’AP-HP est indispensable pour retrouver un rapport de force imposant nos revendications à la DG.
Avec les révélations du Canard Enchaîné sur la perte sèche de 80 millions d’euros liée à un bug informatique et sur les salaires, voyages en business class, parachutes dorés des directeurs, gageons que les personnels auront ce sentiment d’injustice qui pousse à agir.