Quand Philippe Poutou défend son programme à la télé ou à la radio, cela ne rate jamais. Il y a toujours quelqu’un pour lui rétorquer, comme une journaliste sur le plateau d’On n’est pas couché le 1er avril dernier : « Est-ce que ce n’est pas un peu utopique ? »
Utopiques, ces mesures d’urgence pour le monde du travail ? Utopiques, l’interdiction des licenciements et des suppressions de postes, le partage du temps de travail entre tous jusqu’à ce que tout le monde ait un emploi ? Utopique, qu’il n’y ait pas un seul salaire inférieur à 1 800 euros net ? N’est-ce pas un minimum que d’avoir simplement un emploi, et un salaire qui resterait encore en-dessous du salaire moyen actuel, qui est de 2 200 euros ?
L’utopie, pour certains comme Fillon, les eurodéputés FN ou l’ex-ministre Le Roux… c’est de vivre avec si peu, eux qui offrent des emplois fictifs à leurs proches, avec des salaires bien plus élevés. Ou comme Emmanuel Macron, qui a touché trois millions d’euros lorsqu’il était banquier d’affaires, ou de l’héritière Marine Le Pen.
Utopique, d’exiger l’indispensable ?
Pour tous ces représentants du système capitaliste, qu’est-ce qui est utopique ? C’est de vouloir en finir avec le chômage et la pauvreté, de vouloir vivre décemment dans un monde qui croule sous les richesses, un monde où huit milliardaires possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population.
Utopique, la fin d’un cauchemar ?
De vouloir en finir avec les guerres au Moyen-Orient et en Afrique dont la rapacité des multinationales, à commencer par les françaises, est en grande partie responsable ?
« Et l’argent, vous le trouvez où ? »
demandent encore les journalistes. Puisque, paraît-il, les caisses de l’État sont vides ! Eh bien, on pourrait regarder du côté de ceux qui les ont vidées. Du côté des 100 à 150 milliards d’aides que l’État verse chaque année au grand patronat, alors que les bénéfices du Cac 40 ont dépassé les 75 milliards l’an passé !
Les travailleurs, quant à eux, pourraient aller mettre leur nez dans les comptes des grands patrons, comme celui de PSA qui gagne plus de 5 millions par an quand ses salariés sont au pain sec ; ou dans ceux des grands capitalistes comme Bernard Arnault, dont la fortune pèse plus de 40 milliards.
Les candidats dits « grands », ceux qui représentent la minorité des riches, promettent le retour au plein emploi… sans prendre sur les profits ! Ce n’est même pas une utopie. C’est une escroquerie.
Ils ont les millions ?
Nous sommes des millions !
Ils comptent en euros, comptons en travailleurs. Au printemps dernier, le mouvement contre la loi Travail a duré quatre mois, mais une seule fois, et pour un jour seulement, un million de travailleurs sont descendus dans les rues. Il faudra être encore plus nombreux.
Une grève générale, où nous serions des millions, rendrait réalistes les mesures d’urgence que propose l’extrême-gauche.
Notre programme, ce ne sont pas des promesses : c’est un programme pour les luttes de la classe ouvrière.
C’est seulement quand nous, qui sommes des millions, commençons à prendre nos affaires en main, que tout ce qui paraissait utopique devient possible. C’est à ce moment qu’on commence à faire peur aux exploiteurs et à leur arracher ne serait-ce qu’une amélioration réelle de nos conditions de vie.
Et si des millions d’exploités et d’opprimés restent mobilisés le temps qu’il faut pour l’emporter, leur colère deviendra contagieuse et même planétaire. L’internationalisme des travailleurs entrera en action et c’est alors que l’utopie d’un monde nouveau, en bouleversant les règles du jeu, deviendra réalité.
Votez et faites voter pour Philippe Poutou, ouvrier, candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), pour affirmer les revendications du monde du travail, pour dire que nous sommes nombreux, décidés à les faire aboutir par nos luttes.
A Paris, la direction a organisé un forum sur l’accord national Courrier signé par des syndicats complaisants. Elle veut faire avaler ses salades au milieu d’un buffet avec musique d’ambiance.
Si la direction espère faire passer tout ça avec la promesse de quelques miettes, il faut qu’elle s’attende au retour de bâton.
La Poste va recevoir une dotation de plusieurs dizaines de millions d’euros pour la distribution des plis électoraux, mais elle a décidé, encore une fois, de ne rien payer aux agents, comme c’était l’usage dans le passé.
C’est comme nos salaires qui sont toujours au plus bas, alors que la Poste fait de gros bénéfices. Si nous voulons ce qui nous est dû, il va falloir l’arracher.
Le 28 mars, Gaël Quirante, secrétaire de SUD poste 92, passait devant la Cour administrative d’appel de Versailles pour des faits de grève datant de… 2010 ! La demande de licenciement de Gaël a déjà été refusée à trois reprises. Mais la Poste continue à vouloir se débarrasser de lui par tous les moyens. Le tribunal rendra sa décision le 25 avril.
Nous devons être solidaires de Gaël et de toutes les victimes de la répression à la Poste.
Faisant suite à une série de mobilisations et grèves, dont celle des employés d’EDF, la grève générale est effective en Guyane depuis le lundi 27 mars. Pauvreté, chômage à 22 %, cherté de la vie, mauvais accès aux soins, à l’éducation, coupures d’électricité… les raisons du mécontentement sont multiples dans cette ancienne colonie esclavagiste où l’État investit des milliards pour faire décoller des fusées, mais où il n’y a pas d’argent pour satisfaire les besoins de la population.
L’ampleur du mouvement a obligé le gouvernement à dépêcher sur place deux ministres. Mais ils n’ont promis que quelques crédits essentiellement destinés à satisfaire ceux qui prétendent que misère et insécurité viendraient de l’immigration de pauvres venus des pays voisins : une nouvelle prison, plus de gendarmes, etc.
Les propositions du gouvernement sont rejetées par la population guyanaise. Alors qu’on nous a surtout répercuté à la télévision, ici, les revendications de petits patrons et de notables locaux, les travailleurs en grève pourraient bien faire entendre, bien plus fort, dans les jours qui viennent, leurs propres revendications sociales et s’organiser pour les faire aboutir.
Depuis mercredi 29 mars, la majorité des salariés des wagons-bars TGV sont en grève. Ils réclament l’amélioration de leurs conditions de travail et une augmentation des salaires. Alors que le chiffre d’affaires du groupe Newrest Wagon-Lits a augmenté de 13 % en 2015-2016, la direction ne propose que 1 % pour les salaires.
En cette période de promesses électorales, les grévistes des wagons-bars ont bien raison de ne compter que sur eux-mêmes pour arracher la satisfaction de leurs revendications.