Les « principaux candidats » ont débattu sur TF1. Le Pen y a montré sa démagogie raciste. Fillon sa volonté de casser tous les droits des salariés. Macron son projet de liberté complète, c’est-à-dire de supprimer les protections des salariéEs. Hamon et Mélenchon ont distillé des propositions qui ne sont pas en réelle rupture avec l’ordre existant, en particulier sur la question du chômage et des salaires. Le débat était ennuyeux car il faisait l’impasse sur les solutions radicales qu’il faut mettre en œuvre pour sortir de la crise.
1) Interdire les licenciements, partager le temps de travail, fixer le SMIC à
1700 euros nets.
Une partie des travailleurs ne trouve pas d’emploi, tandis que d’autres souffrent au travail. Il faut répartir le travail entre toutes et tous, avec 32 heures hebdomadaires sans diminution de salaire. Les 60 milliards de dividendes distribués en 2016 par les entreprises du CAC 40 représentent 2 millions d’emplois à 1700 euros par mois.
2) Réquisitionner les banques et les grandes entreprises, planifier l’économie
La logique de la concurrence et du profit détruit les services publics, les droits des salariéEs et met en danger la planète. Mettons sous le contrôle des travailleurs les grandes entreprises pour décider démocratiquement des priorités, de ce qui doit être produit et comment !
3) Donner le contrôle à ceux qui font tourner la société
Les politiciens au pouvoir n’ont jamais travaillé de leur vie à part, comme Macron, avec les banquiers. Il faut supprimer la fonction présidentielle, limiter le salaire des élus au salaire moyen des travailleurs, 2200 euros, permettre la révocation des élus, instaurer une démocratie directe dans les entreprises et dans les quartiers populaires pour décider de comment la société doit tourner.
4) Mettre au-dessus de tout la solidarité et l’égalité
Le Pen veut taper sur les immigrés ou les musulmans, pour réduire les droits de tous. L’état d’urgence a jeté la suspicion sur les musulmans et réprimé les jeunes des quartiers populaires et les militants. Nous voulons la fin de l’état d’urgence, désarmer la police, supprimer toutes les lois racistes, ouvrir les frontières, la liberté de circulation et d’installation.
Cette présidentielle n’apportera aucune solution à nos problèmes. Nous refusons de voir le FN devenir le 1er parti du pays, comme nous refusons de subir les politiques antisociales mises en œuvre par la droite comme par la gauche pour le compte du grand patronat.
Avec Philippe Poutou, ouvrier et candidat pour la rupture avec le capitalisme, nous voulons exprimer le ras-le-bol des classes populaires contre cette société, pour que celles-ci prennent leurs affaires en main. Nous voulons construire une force politique pour nos mobilisations quotidiennes, pour porter le projet d’une société débarrassée de l’exploitation et de toutes les oppressions.
Dans ces élections comme dans les luttes, porter la voix de notre camp social, défendre l’espoir qu’un autre monde reste possible.
Sébastien, postier de Villeneuve d’Ascq, avait défendu sa collègue, victime d’un AVC que sa hiérarchie obligeait à rester à son poste. Depuis Sébastien a été sanctionné et suspendu pendant un an.
Cette attaque scandaleuse n’a fait qu’ajouter de la colère face à une attitude de la direction déjà profondément inhumaine.
Après des pétitions et des mobilisations, La Poste a été obligée de réintégrer Sébastien. Continuons d’encourager les gestes de solidarité pour ne pas laisser passer les injustices, on en a tous besoin !
Notre collègue postière de Paris, Maria, a été convoquée au Tribunal de Grande Instance de Paris, car l’ancien directeur et La Poste derrière lui font appel d’un procès qui dure depuis 2011 et dans lequel la Poste a tout perdu jusqu’à présent.
La Poste traîne des militants en justice et licencie des travailleurs comme n’importe quel patron pour mieux exercer son pouvoir de nuisance sur nos conditions de travail. La seule chose à faire est de défendre notre camarade jusqu’à ce que nous ayons gain de cause.
La Poste va verser une prime d’intéressement. Elle verse 106 millions d’euros sur presque un milliard de bénéfices. Mais il nous faut faire une opération pour que cet argent ne soit pas bloqué sur un compte-épargne postal. Comme si nos salaires nous permettaient d’épargner !
Les bénéfices, La Poste les a fait sur notre dos, sur les suppressions d’emplois et sur nos collègues précaires, qui eux ne reçoivent rien.
Cette somme, c’est ce que nous devrions tous toucher en plus par mois pour nous en sortir.
Mardi 14, les conseillers bancaires de la poste étaient en grève et ont organisé des rassemblements. Ils dénoncent les dépassements d’horaires non payés, la surcharge de travail, les suppressions d’emplois, la polyvalence, les pressions de la hiérarchie et les bas salaires.
Ce sont les situations que connaissent les postiers et tous les travailleurs. Nous avons bien des raisons de nous retrouver ensemble dans la lutte.
Dans le journal Côté Toulouse, des conseillers bancaires ont expliqué que la direction leur demande de filtrer les clients et de refuser d’ouvrir un compte à certains qui n’ont pas de CDI.
Les grévistes de la Banque Postale ont bien raison de rappeler que 80 % des embauches se font en CDD, y compris à La Poste. Ainsi, même des postiers pourraient se voir refuser l’ouverture d’un compte...
A Jarry, en Guadeloupe, des postiers ont gagné l’embauche en CDI d’un collègue intérimaire du service courrier. La grève de 11 jours a été suivie par la moitié des 14 agents du bureau.
Il a aussi été question d’améliorer les conditions de travail, et c’est une petite victoire collective pour les postiers qui ont mené la bataille.
Le CDI du collègue débutera le 1er avril, espérons qu’il n’y aura pas de mauvaise blague d’ici là.
La nouvelle idée du grand patron : que les postiers aident à remplir les déclarations d’impôts…
S’il a d’autres bonnes idées comme ça, il peut directement les proposer pour le programme de François Fillon !
Le PDG de la Poste, Philippe Wahl donnait, il y a peu, une interview au très patronal journal Les Echos. Extraits choisis :
"La baisse du volume du courrier, ils la sentent dans leur sacoche" ; toujours la même rengaine. Par contre, l’augmentation bien réelle de notre charge de travail, c’est dans nos jambes et dans notre dos qu’on la sent. Parler de la baisse du volume, c’est gonflé.
Quand les journalistes des Échos demandent si le statut de fonctionnaire est un "problème" à la Poste, le patron répond : "il y a à la fois un statut de fonctionnaire et des contrats de droits privés, [...] Axéo, qui recourt à la franchise, ou encore Stuart [...] basé sur le recours à des contributeurs indépendants". En gros, c’est un encouragement à la multiplication des statuts différents pour contourner les droits des travailleurs et nous mettre en concurrence les uns avec les autres. Posons-lui un autre problème : l’unité et la solidarité de tous les travailleurs.
"Je suis optimiste pour mon pays, bien sûr", c’est sûr face aux élections, les patrons sont bien les seuls à pouvoir être optimistes. Peu importe le vainqueur, ce sont toujours eux les gagnants.