Des milliers de manifestants samedi dernier à Paris contre les violences policières sont venus témoigner leur solidarité avec Théo, 21 ans, victime d’un viol lors d’un contrôle policier à Aulnay-sous-Bois. D’autres manifestations étaient organisées à Caen, Nice, Le Mans, Poitiers, Montpellier, Dijon, Nantes, Angers ou Toulouse. Une semaine auparavant, dimanche 12 février, ils étaient 3 000 à s’être rassemblés à Bobigny pour les mêmes raisons.
Les hypocrites
François Hollande, venu se faire photographier au chevet de Théo à l’hôpital, n’a pas lésiné sur les appels « au calme ». « C’est une bavure qui ne doit pas entacher l’honneur de la police », ont dit les politiciens, etc. Ce à quoi un manifestant, samedi dernier, leur répondait à juste titre : « La police obéit à l’État français dont elle n’est que le bras. Si je vous donne une claque, vous n’allez pas parler à ma main. J’aimerais voir tous ceux qui appellent aujourd’hui au calme avec une matraque dans le derrière. »
Prison ferme pour les jeunes, présomption d’innocence pour les agresseurs
La réponse du gouvernement à l’indignation légitime des jeunes et de leurs parents ne s’est pas faite attendre : des condamnations à de la prison ferme en comparution immédiate (c’est-à-dire sans enquête réelle) prononcées contre des jeunes qui avaient manifesté dans la foulée de l’agression policière et pas moins de 37 interpellations suite à la manifestation de Bobigny !
Quant aux agresseurs, pas de précipitation : présumés innocents, ils sont repartis libres chez eux, couverts par la fameuse police des polices (l’IGPN) qui a osé prétendre que la matraque avait été enfoncée de 10 cm dans l’anus de la victime « involontairement » : la victime aurait eu la maladresse de s’empaler d’elle-même sur la matraque !
En réalité, ces violences policières, avec contrôles au faciès et humiliations sexuelles systématiques contre les jeunes des quartiers pauvres, font partie de la routine répressive étatique. Elles viennent d’être encore encouragées par le gouvernement Hollande qui, en accord avec les Républicains et le Front national, vient de faire voter à l’Assemblée un « permis de tuer » avec une nouvelle loi autorisant les policiers à faire usage de leurs armes bien au-delà des cas de « légitime défense ».
Le seul « laxisme », c’est celui dont bénéficie la police
Pour protéger les agresseurs, certains comme Marine Le Pen dénoncent le « laxisme de l’État français ». Mais visiblement, le seul laxisme est celui dont bénéficie la police. Maintenir pacifiquement l’« ordre public » c’est bon pour Neuilly ou le 16e arrondissement de Paris, mais dans les banlieues, il s’agit d’envoyer des cow-boys sauvegarder l’« ordre social » avec des unités spécialisées. Guerre aux jeunes et à leurs familles dans les quartiers pauvres, là où règne 20 à 40 % de chômage. Voilà pourquoi les mères ont défilé à Aulnay contre le harcèlement policier à l’encontre de leurs enfants. C’est sûr, les enfants qui naissent dans ces banlieues-là ne sont pas ceux, très « assistés », de François Fillon.
L’interpellation de Théo, n’est donc ni une bavure, ni un accident, c’est le quotidien subi par des milliers de jeunes, parfois tripotés à la moindre fouille et régulièrement insultés. Une routine admise au point qu’un syndicaliste policier n’a pas hésité à déclarer sur un plateau télé que l’insulte « bamboula » dont avait été victime Théo était « à peu près convenable ». Un aveu des insultes racistes habituellement utilisées par ses collègues.
Certes, faire brûler des voitures ne fera pas peur aux donneurs d’ordres du gouvernement. Mais la colère exprimée à juste titre par les jeunes des quartiers pauvres contre la guerre sociale dont ils sont victimes devrait nous inciter à manifester massivement contre ces gouvernants au service des riches, eux qui envoient la police dans les banlieues contre les jeunes pour mieux sous-payer et licencier leurs parents.
On vient d’avoir droit à une belle petite combine de la direction pour passer en force l’accord sur les conditions de travail courrier-colis… en redéfinissant le périmètre de l’accord, et le tour est joué !
C’est sûr qu’il y a gros à gagner sur notre dos entre les réorganisations permanentes et l’allongement des journées.
Sur le département, c’est le bureau de la Vache-Toulouse-Nord qui ouvrira le bal des réorganisations à deux balles. Il faut que l’on réagisse tous ensemble si on ne veut pas se faire aligner les uns après les autres !
Le tribunal de grande instance de Nanterre saisi par le CHSCT des Hauts-de-Seine a rendu son jugement le 25 janvier et ordonne à La Poste l’arrêt du déploiement de Factéo sur le département des Haut de Seine !
C’est un nouveau coup dur pour La Poste qui avait voulu faire des Hauts-de-Seine un département pilote pour Factéo. À Neuilly, Courbevoie et Châtillon, les collègues ont tous rendu leurs smartphones !
Le tribunal a reconnu les problèmes que pose ce nouvel outil Factéo avec le manque de visibilité sur les nouveaux services. Factéo c’est aussi le traçage informatique des facteurs… On a bien raison d’être méfiant sur la mise en place de Factéo.
En février 2013, Pauline, une jeune factrice de 21 ans, employée en CDD au bureau de Monistrol en Haute-Loire, est retrouvée pendue. La veille, elle avait effectué plus de 12 heures de travail consécutives dans des conditions très difficiles sur une tournée enneigée.
Au-delà de ce drame, l’enquête poignante d’Hélène Marini sur ce suicide témoigne des effets de ce système d’organisation du travail qui écrase les salariés de la poste.
Un documentaire à voir absolument, sur la chaîne LCP Samedi 25 février à 17 heures.
A Aubervilliers, ville de 80 000 habitants en région parisienne, il ne reste plus que deux bureaux de poste sur la commune.
Tous les samedis matins, une file d’attente de 50 mètres se forme devant l’entrée avec 1 heure d’attente aux guichets et le stress et la galère pour les guichetiers... une situation révoltante pour les usagers et les travailleurs de la poste.
Chez Fillon ont trouve de l’emploi fictif, à la Poste, c’est plutôt l’inverse, ce sont les contrats qui peuvent être fictifs comme le révèlent des contrôles de l’URSSAF et de l’inspection du travail en ce moment.
Le recours à la sous-traitance s’est généralisé depuis longtemps pour les activités de colis, avec des embauches très précaires et pas toujours claires.
Ce qui s’était produit en décembre 2012 lorsqu’un jeune malien sous-traitant de la filiale ColiPoste s’était noyé dans la Seine lors d’une livraison de colis, la première réaction de la Poste avait été de dire que cette personne ne travaillait pas pour l’entreprise.
Mais cette situation scandaleuse ne vient pas de nul part, cet émiettement des embauches est voulu pour des raisons de rentabilité. C’est à nous de tenter d’imposer de vraies embauches en interne et en CDI à hauteur des besoins.
De plus en plus, en ville, on croise des camarades travailleurs à vélo : les livreurs indépendants... indépendants ou presque puisqu’ils dépendent de plate-formes, qui leur attribuent des livraisons à réaliser et leur imposent leur tarif de travail à la pièce. En contrepartie, un revenu variable et pas de statut de salarié, pas de congés payés, pas d’allocations en cas de chômage, pas d’assurance en cas d’accident et pas de cotisation retraite.
Le journal La Tribune avait posé la question au patron de la Plate-forme Take Eat Easy (qui s’est installée a Toulouse il y a un an) : « Qu’avez-vous prévu si [l’un de vos coursiers] se retourne contre vous en cas d’accident ? – Nous avons étudié cette question avec nos conseillers juridiques. Normalement, les coursiers ne pourraient pas se retourner contre nous, l’assurance est à leur charge et nous vérifions qu’ils en ont une. »
Le programme de la richissime Marine Le Pen est simple : faire porter le chapeau de la crise aux immigrés pour mieux continuer à servir le patronat. Le Pen a insisté sur la poursuite du dispositif CICE qui représente la bagatelle de 20 milliards d’euros donnés en pure perte sans aucun résultat sur l’emploi d’après le rapport du comité de suivi.
Le passage à 39 heures ou encore la baisse des impôts sur les sociétés, qui profitent toujours aux plus grandes d’entre elles complètent son programme.
Elle se déclare contre l’interdiction des licenciements et contre l’augmentation du smic : on sait pour qui elle bosse !